Affrontements entre policiers et manifestants à Hong Kong

La police de Hong Kong a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser dimanche des militants prodémocrates qui manifestaient en dépit des mises en garde des autorités.

Le chef de l'exécutif de la « région administrative spéciale » de Hong Kong, Leung Chun-ying, avait appelé un peu plus tôt la population à se tenir à l'écart des « manifestations illégales » et annoncé qu'il agirait avec « détermination » contre le mouvement Occupy Central with Love and Peace (OCLP), principale organisation prodémocrate qui conteste les procédures électorales décidées à Pékin.

Leung Chun-ying, dont c'était la première intervention depuis que les étudiants ont lancé lundi dernier un mouvement de boycott des cours, a reçu le soutien du pouvoir central, qui a marqué son rejet de tout « comportement illégal » menaçant la stabilité sociale, a déclaré un porte-parole de l'Office chargé de Hong Kong et Macao.

Mais ces mises en garde n'ont pas dissuadé des milliers de manifestants de converger une nouvelle fois vers le centre financier de la ville, encerclé par des barrages policiers.

Le quartier de l'Amirauté a été pris d'assaut par les militants prodémocrates qui réclamaient la levée des barrages et ont bloqué certaines des principales artères de la ville,
dont Gloucester Road et Harcourt Road.

Des dizaines de policiers sont intervenus à coup de gaz poivré et ont fait par la suite usage de grenades lacrymogènes pour les repousser - une première depuis la répression des manifestations de 2005 contre l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Samedi matin, une précédente intervention musclée de la police contre des étudiants qui avaient réussi la veille au soir à s'infiltrer aux abords du siège du gouvernement a fait monter la température, le mouvement prodémocrate appelant immédiatement à de nouveaux rassemblements.

Samedi soir, les manifestants étaient plusieurs dizaines de milliers.

« Nous gagnerons cette guerre par l'amour et la paix »

Rejetant fin août les demandes d'élection du prochain dirigeant hongkongais au suffrage universel direct, en 2017, Pékin a opté pour des candidatures de personnalités « patriotes » préalablement sélectionnées par une commission désignée par les autorités.

Hong Kong bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine, en 1997, du statut de « région administrative spéciale » qui lui accorde une certaine autonomie et de plus grandes libertés dans le cadre du principe « Un pays, deux systèmes ».

Leung Chun-ying a promis de nouvelles consultations sur une réforme électorale sans en préciser toutefois le calendrier et en ajoutant que les décisions prises à Pékin étaient « légalement contraignantes ».

Jimmy Lai, magnat de l'édition et soutien fervent du mouvement démocratique, a appelé à la mobilisation la plus large possible. « Plus il y aura de citoyens de Hong Kong, plus il sera improbable que la police puisse nettoyer les lieux », a-t-il dit, les yeux protégés par des lunettes de chantier.

« Nous gagnerons cette guerre par l'amour et la paix », a-t-il poursuivi, reprenant le mot d'ordre de désobéissance civile et de refus de céder à la violence.

Vingt-cinq ans après la répression sanglante de la place Tiananmen, à Pékin, les dirigeants communistes redoutent par-dessus tout un effet de « contagion » des appels à la démocratie au reste de la Chine.

Catégories

Type de document: