Coupable de trafic, il veut rester dans la police

Même s’il a fait du trafic de stéroïdes dans le stationnement du quartier général de la police de Montréal, un agent espère éviter un casier judiciaire pour ainsi poursuivre sa carrière.

«L’erreur que mon client a faite est humaine, il faut lui donner une deuxième chance», a martelé l’avocat Me Philip Schneider, ce jeudi au palais de justice de Montréal.

L’affaire remonte à avril 2012, lorsque le policier Charles Lavallée a attiré l’attention d’enquêteurs qui se penchaient sur une tout autre affaire.

Et grâce à diverses techniques d’enquête, les autorités ont finalement pincé leur collègue de 37 ans en train de vendre une bouteille de 100 comprimés de stéroïdes à un autre policier, juste avant d’aller couvrir une manifestation.

Notons que la possession de stéroïdes est légale, contrairement au trafic. C’est pour cela que seul Lavallée a été accusé.

Lourdes pertes

Lavallée, qui est suspendu sans solde depuis plus de trois ans, a fini par plaider coupable de trafic de stéroïdes et de possession d’un peu plus d’un gramme de haschich.

Mais il n’a pas perdu espoir de réintégrer la police, et c’est pourquoi il a demandé à la cour une absolution inconditionnelle, ce jeudi, ce qui lui éviterait d’avoir un casier criminel.

«Il a perdu plus de 200 000 $ en salaire, il a été puni et pas à peu près», a affirmé Me Schneider, tout en soulignant que son client devait se contenter de «petites jobs» mal rémunérées pour subvenir à ses besoins.

La Couronne, de son côté, réclame une amende totalisant 2500 $, mais qui impliquerait la destitution automatique de Lavallée.

«C’est pour que le public comprenne que les policiers ne sont pas au-dessus des lois, qu’ils n’ont pas de passe-droits», a affirmé Me Sylvain Petitclerc.

Le procureur a souligné qu’en tant que policier Lavallée devait donner l’exemple et que, malgré tout, il s’est adonné à du trafic alors qu’il portait l’uniforme.

Le juge Jean-Pierre Boyer rendra sa sentence en décembre, au palais de justice de Montréal.
CE QU’ILS ONT DIT :

«Le trafic [de stéroïdes] s’est fait au QG de la police de Montréal, avant d’intervenir dans des manifestations, justement là où les policiers étaient accusés d’agir avec leur bras avant d’utiliser leur tête.»

«Il faut s’attaquer à cette culture insidieuse de [certains] policiers qui se tiennent entre eux et qui se pensent au-dessus des lois.»

- Me Sylvain Petitclerc de la Couronne
«[Charles Lavallée] est policier depuis 13 ans et depuis qu’il est suspendu sans solde il a vécu une séparation avec sa conjointe et il habite maintenant chez ses parents.»
«Il avait reçu en 2011 la plus haute reconnaissance policière, pour avoir sauvé la vie d’un citoyen qui voulait se suicider en sautant du viaduc Ville-Marie. Il espère retourner dans la police et poursuivre sa carrière.»

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Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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