SPVM: Coderre veut créer un service contre les crimes haineux

Le maire Denis Coderre demandera au prochain chef de police d'étudier l'idée de créer un service d'enquête contre les crimes haineux. Ce dernier a lancé cette idée aujourd'hui à sa sortie d'une table ronde contre l'antisémitisme, qui a réuni des acteurs de Montréal et de Paris.

«Je vais m'asseoir avec le directeur [du SPVM] et je vais regarder ce que l'on peut faire sur le plan de la structure. Il existe déjà un comité au SPVM en lien avec la communauté juive qui est très efficace. Mais devrait-on traiter ça comme une enquête comme les autres avec les mêmes mesures et la même formation ou doit-on aller plus loin?» s'est questionné le maire Coderre lors d'une mêlée de presse.

Le maire a indiqué qu'un tel département se pencherait non seulement sur les crimes haineux qui ciblent les juifs, mais tous les groupes identifiables comme les homosexuels, les musulmans ou les noirs.

La table ronde sur l'antisémitisme est la première initiative qui découle du premier Sommet sur le vivre ensemble, qui a récemment rassemblé à Montréal 23 maires du monde à l'invitation du maire Coderre. Le président du B'nai Brith en France, Serge Dahan et le vice-président du conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi ont participé à la table ronde qui s'est déroulée à l'hôtel de ville en présence de nombreux représentants d'organismes juifs québécois. La rencontre s'est déroulée à huis clos.

«L'antisémitisme c'est la forme de racisme la plus ancienne, la plus persistante, la plus globalisante et très certainement la plus meurtrière», a souligné le maire Coderre à la fin de la rencontre. «La meilleure façon de contrer l'antisémitisme, c'est de le faire au niveau des villes», a-t-il ajouté.

Statistiques Canada a recensé 1167 crimes haineux en 2013 au pays, dont 181 étaient motivés par la haine de la religion juive.

Le Service de police de la ville de Montréal n'a aucun chiffre sur les crimes motivés par l'antisémitisme. Elle ne comptabilise pas non plus les crimes haineux.

Yonathan Arfi, du conseil représentatif des institutions juives de France, explique que depuis une dizaine d'années, la communauté juive travaille avec le ministère de l'Intérieur de France pour répertorier les actes antisémites de manière commune. « Ce qui permet de ne plus avoir de débats sur les chiffres », a-t-il expliqué. «En 2014, il y a eu 850 actes antisémites, ce qui représente plus de 50% des actes haineux en France», a-t-il ajouté.

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