Discipline: deux cadres du SPVM s'adressent aux tribunaux

Deux dirigeants suspendus de leurs fonctions au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s'adressent aux tribunaux pour forcer le gouvernement à changer la façon qualifiée «d'archaïque et inéquitable» dont la police de Montréal traite les cas liés à la discipline.

Dans leur requête à la Cour supérieure, que La Presse a pu consulter, l'inspecteur-chef Giovanni Di Feo et l'inspecteur Jimmy Cacchione interpellent directement le ministre de la Sécurité publique Stéphane Bergeron, le procureur général du Québec et la Ville de Montréal.

Ils demandent que les règles disciplinaires du SPVM soient modifiées par Québec avant que leur dossier ne soit examiné par un comité de discipline. Sans quoi, ils craignent d'être jugés en secret, sans accès adéquat à la preuve, par des cadres choisis par leur chef Marc Parent, avec qui ils sont en froid.

L'inspecteur-chef Di Feo, cadre-conseil aux services à la communauté, et l'inspecteur Cacchione, responsable de l'aéroport Montréal-Trudeau, ont été suspendus le 17 juin dernier. Ils s'étaient retrouvés sur le radar d'une enquête de la Gendarmerie royale du Canada parce qu'ils avaient des contacts préoccupants avec des «personnes d'intérêt» de mauvaise réputation comme Luigi Coretti, ancien patron de l'agence de sécurité BCIA accusé de fraude.

MM. Cacchione et Di Feo ont été placés sur écoute électronique, et de nouveaux reproches disciplinaires leur ont été faits lorsqu'on les a entendus critiquer durement Marc Parent et son entourage lors de conversations privées.

Les deux cadres n'ont toujours reçu qu'une partie de la preuve retenue contre eux. Leur audience disciplinaire est constamment reportée, et l'association des cadres du SPVM a déjà dépensé 60 000 $ pour leur défense. Le comité de discipline qui doit les juger est formé de trois membres choisis par le directeur Parent.

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