La Sûreté du Québec, police politique, police de calibre pee-wee

Si la Sûreté du Québec était un corps de police talentueux, si la SQ n’était pas une police politique, il y aurait déjà eu une enquête criminelle sur le fait suivant: dès 2007, Michel Arsenault, chef de la FTQ, est sous écoute policière dans le cadre d’une enquête criminelle. Ce sont nos collègues de QMI, Andrew McIntosh et Félix Séguin, qui ont sorti cette histoire.

Mais voilà: en 2009, l’écoute électronique perd toute son efficacité furtive. Parce que quelqu’un, dans ce corps de police, a ouvert sa grande gueule. Les flics découvrent, à espionner Arsenault, qu’il se sait espionné. Alors que pensez-vous qu’Arsenault fait? Il fait attention. L’affaire vient de rebondir ce matin à la Commission Charbonneau.

C’est absolument scandaleux. C’est de l’amateurisme carabiné et criminel.

Qui a parlé, à la SQ ?

Qui a fait en sorte que Michel Arsenault se sache sous écoute ?

La théorie, c’est que la SQ a prévenu le politique que Michel Arsenault, poids lourd syndical, politique et économique, était sous écoute. Une sorte de geste de bienveillance à l’égard du gouvernement.

D’un point de vue policier, d’une point de vue judiciaire, c’est de la bouillie pour les chats. Une enquête de police — dans une société où le politique et le policier sont vraiment séparés par un mur de Chine — ne devrait jamais souffrir de telles indiscrétions.

Alors, qui a parlé, au gouvernement de Jean Charest ? Qui a fait savoir à Arsenault qu’il était sous écoute?

Nous ne le saurons pas. Parce que la SQ est une police d’amateurs, parce que la SQ est une police incompétente. Elle n’a pas initié d’enquête criminelle pour savoir qui avait ainsi pulvérisé une enquête s’étant étalée sur des dizaines de mois. Pas grave, on ferme les livres !

Voyez l’absurdité de la suite des événements : quand QMI a éventé cette affaire en septembre, Michel Arsenault a exigé une enquête policière pour savoir qui était allé se confier aux journalistes McIntosh et Séguin. Et il l’a obtenue ! La fuite a eu lieu sous un gouvernement libéral ; l’enquête criminelle qui lance une chasse aux sources journalistiques sous les péquistes. Ainsi va la vie qui va à la SQ, police politique, qui jamais ne mordra ses maîtres.

Je récapitule : une enquête de police avorte parce que la cible de l’enquête a été prévenue qu’on l’espionnait. Il n’y a pas de chasse à la taupe. Des sources racontent l’affaire troublante à des journalistes de QMI… Il y a une chasse aux taupes, ordonnée par le ministre lui-même !

Des fois, je me demande si les grands boss de la SQ ont dans leurs dossiers des photos d’officiels du PQ et du PLQ dans des positions compromettantes, avec des chèvres. C’est la seule piste plausible expliquant pourquoi la SQ n’est pas sanctionnée pour ce genre d’incompétence. Mais au fond, c’est un deal qui arrange police et politiques : la SQ ne se fait pas écoeurer pour ses manquements ; la police n’écoeure pas le politique pour ses crosses.

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