La Ville de Québec congédie un policier accusé de trafic de cocaïne

À peine deux semaines après la mise en accusation pour trafic de cocaïne de l'agent Jean-Bernard Lajoie, 32 ans, la Ville de Québec a décidé de le congédier, n'attendant pas la fin des procédures judiciaires intentées contre lui.

Le comité exécutif de la Ville de Québec a pris cette décision le 17 décembre à la suite de la comparution de Lajoie devant un comité de discipline. Après délibérations, considérant son dossier et les faits qui sont reprochés à Lajoie, les membres du comité de discipline en sont venus à approuver le rapport disciplinaire recommandant le congédiement du policier.

Le directeur du service de police de la Ville de Québec, Michel Desgagnés, a ensuite été mandaté pour transmettre une lettre à Lajoie, l'informant de son congédiement.

Le policier était suspendu de ses fonctions avec solde depuis le mois de février 2015, soit quand une enquête a été lancée à son sujet. La police de Québec n'aura donc plus à verser un salaire à l'agent qui reviendra devant le tribunal le 1er février.

Mercredi, le porte-parole de la Ville de Québec, Sylvain Gagné, a refusé de commenter le dossier du policier congédié. «Les dossiers de ressources humaines ne sont jamais commentés. Nous ne donnerons pas d'autre détail», a-t-il laconiquement répondu au Soleil.

Du côté de la Fraternité des policiers de la Ville de Québec, ni le président Marc Richard, ni le vice-président Patrick Talbot n'étaient disponibles mercredi. Il n'a donc pas été possible de savoir si le syndicat allait contester le congédiement de Lajoie.

Lajoie était à l'emploi de la police de Québec depuis une dizaine d'années. Il a été accusé le 2 décembre de deux chefs de trafic de cocaïne, d'un chef d'abus de confiance et d'un chef d'utilisation frauduleuse d'un ordinateur.

Quatre accusations

La première accusation de trafic de cocaïne concerne la période du 1er janvier 2014 au 1er mars 2014 alors que la deuxième touche la période du 1er novembre 2014 au 30 janvier 2015.

Les deux autres accusations se rapportent au fait que Lajoie aurait, entre le 1er avril 2012 et le 27 janvier 2015, accédé de manière non autorisée au Centre de renseignements policiers du Québec, une banque de données accessibles aux agents de la paix par leurs ordinateurs.

Lajoie a été remis en liberté durant les procédures judiciaires sous des conditions de ne pas consommer d'alcool ni fréquenter les bars, de ne pas consommer de drogue et de ne pas tenter de communiquer avec trois témoins de la cause.

Il avait reçu une médaille pour action méritoire en 2012 après avoir sauvé, un an plus tôt, un désespéré qui avait tenté de se pendre en se lançant, la corde au cou, du haut de la passerelle de la marina Saint-Roch. Lajoie avait coupé la corde à l'aide d'un couteau et son coéquipier Simon Beaulieu et lui avaient ensuite sorti l'homme de la rivière.

Incidemment, dans une cause qui n'est pas du tout liée à celle de Lajoie, Beaulieu a aussi eu à défiler devant le juge pour répondre d'accusations de négligence criminelle et de conduite dangereuse causant la mort à la suite du décès du cycliste Guy Blouin le 3 septembre 2014 dans Saint-Roch.

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