6 à 9 sur le projet de Commission Populaire sur la Répression Politique

Date de l'événement: 

05 December 2013

lieu 2075 rue plessie

5 décembre 2013 6 À 9 de mobilisation au 2075 Plessis
Le comité organisateur de la Commission Populaire sur la Répression Politique (CPRP) invite les groupes et les individu(e)s à prendre part à son projet qui prendra son envol au printemps 2014. Cette rencontre a comme objectif de renseigner les groupes et les individuEs qui souhaitent participer à la CPRP.
Lors de cette rencontre, nous dévoilerons le document de présentation de la Commission Populaire. Cet outil d’information qui explique la démarche et la structure organisationnelle du projet permettra aux groupes et aux personnes qui souhaitent prendre part à la CPRP de bien saisir les enjeux sur lesquels nous souhaitons travailler au cours de la prochaine année.
Outre la présentation du projet, cette soirée sera l’occasion de prendre une bière à la santé de la CPRP dans une ambiance festive. En effet, les profits amassés lors de la soirée serviront à financer la Commission Populaire sur la Répression Politique.
Nous vous attendons le 5 Décembre 2013, dès 18h au 2075 Plessis à Montréal.
Bière à prix modique
3$ ou 2 pour 5$
Invités:
La Cuisine du Peuple
La Brigade des Clowns

Au sujet de la Commission Populaire sur la répression politique

Pourquoi une Commission populaire : le contexte dans lequel ce projet émerge
La grève étudiante de 2012 et le mouvement social qu'elle a entraîné ont connu une répression ayant fortement marqué le vécu militant et l'esprit de la population, de par sa participation massive et son importante couverture médiatique. En ce sens, nous appuyons la revendication d'une Commission d'enquête publique indépendante sur le travail policier lors du mouvement étudiant de 2012. Toutefois, le profilage et la discrimination sur la base des convictions politiques s'exercent systématiquement depuis plusieurs décennies et dépassent largement l'action policière, ainsi que le mouvement étudiant. C'est pourquoi l'ALE souhaite une Commission populaire sur la répression politique (CPRP) dotée d’une indépendance organisationelle qui permettra d’aller à la rencontre de l'ensemble des groupes dont la militance subit une répression étatique, particulièrement ceux dont la lutte est moins médiatisée

Qu’est-ce qu’une commission populaire
Les commissions, soit d'enquête ou de consultation, sont généralement instituées par un gouvernement afin de faire la lumière sur des phénomènes sociaux ou des événements concernant l'intérêt public. Alors que la commission d'enquête octroie des pouvoirs judiciaires importants aux commissaires, la commission de consultation permet plutôt de mener des audiences publiques lors desquelles la population est invitée à livrer un témoignage ou à soumettre un mémoire. Les commissaires rédigent ensuite un rapport présentant l'analyse des informations et expertises recueillies lors des audiences, tout en émettant des recommandations auprès des pouvoirs publics. À la différence des précédentes commissions, les commissions populaires s'organisent par l'action conjointe de groupes communautaires et d'individus. Elles s'adressent directement à la population et favorisent donc son intervention plurielle plutôt que celles des organismes institutionnels. La CPRP s'inspire du modèle des commissions de consultation, mais aussi des récentes expériences de commissions populaires, soit la Commission populaire sur les mesures " sécuritaires " en matière d'immigration tenue en 2006 et la Commission populaire itinérante sur le droit au logement qui a eu cours en 2012. Elle se tiendra également dans l'esprit des tribunaux d'opinion, comme le Tribunal Russell, mais en dépassant le cadre strictement juridique de ce type d'instance. Ensuite, puisque nous ne nions pas le travail effectué par le passé sur l'enjeu du profilage politique, nous évaluerons le suivi des recommandations d'autres commissions québécoises enquêtant sur le travail policier, telles que les Commissions Keable et Poitras.

Démarche
Un des principaux rôles de la CPRP sera de faire des liens entre les différentes dimensions et forces sociales (tant au niveau du discours que dans leur application réelle, qu'elles soient visibles ou non, directes ou indirectes, etc.) en cause dans le phénomène étudié. Nous croyons que cette approche nous permettra de mieux documenter le caractère systémique de la répression politique et ainsi mieux dénoncer les différentes dynamiques sociales qui participent au profilage politique des militances dites radicales qui font
l'objet de répression "sélective" et discriminatoire.

Dans chaque ville, les audiences seront adressées à des commissaires. Principalement ancré-e-s dans des communautés qui ont subi les impacts de la répression politique, les commissaires auront pour mandat d'écouter et de lire les témoignages et les mémoires soumis, et d’en faire ensuite l’analyse afin de produire un rapport final. Nous prévoyons également une collaboration avec le milieu de la recherche, notamment en favorisant un travail conjoint entre les commissaires et des chercheur-e-s issues de domaines clés, afin d'enrichir l'analyse et prendre en compte une plus grande diversité d'expertises et de points de vue. En combinant l'analyse des données recueillies lors des audiences de chaque ville au travail de recherche, l’objectif est de déposer un
rapport qui documentera notre démarche et nos résultats d'analyse et proposera des recommandations tangibles en matière de répression et de profilage politique. Ce faisant, il s’agira d'interpeler les décideurs politiques et d'exiger qu'ils se prononcent et agissent en la matière. Mais plus encore, un important volet d'éducation populaire et de mobilisation sera permis par et complémentaire à la démarche : la politisation de la problématique et l'organisation autonome de la lutte seront des orientations fondamentales.