La famille d'un homme abattu par la police poursuit la Sûreté du Québec

Les proches de Dave Tremblay, qui a été tué par un tir policier il y a près de quatre ans au Lac-Saint-Jean, réclament 750 000 $ à la Sûreté du Québec (SQ).

Le 19 mars 2016, l'homme de 27 ans avait été atteint mortellement d'une balle derrière la tête par un agent de la SQ à Dolbeau-Mistassini, au Lac-Saint-Jean.

Sa mère et sa soeur réclament maintenant 750 000 $ au corps policier. «On croit que c'est eux qui sont responsables de la faute qui a mené au décès de M. Tremblay, affirme leur procureur, Francis Boucher. Il y a une suite d'erreurs qui fait que le travail policier n'a pas été exécuté convenablement.»

D'abord, prétend le procureur, les policiers connaissaient Dave Tremblay et ses problèmes de santé mentale.

Puis, avant les événements, sa mère avait dénoncé son fils pour un bris de condition et avait demandé à la police d'intervenir.

«Les policiers étaient informés qu'il était en bris d'engagement, mais ils ne sont pas intervenus. Ils auraient dû arrêter monsieur quand il brisait son engagement, estime l'avocat Boucher. On n'aurait pas dû faire de poursuite policière à véhicule.»

Selon la poursuite, vers 10 h, le 19 mars 2016, la SQ a engagé une poursuite policière contre Dave Tremblay, après une introduction par effraction dans une résidence. Un premier agent a tenté, seul, de le maîtriser au bout du rang Saint-Jean. Il y a eu bagarre et utilisation du poivre de Cayenne.

«Le policier a décidé d'intervenir seul, sans attendre du renfort. C'est là que l'événement a dégénéré à notre prétention. Il n'y avait pas d'urgence d'intervenir physiquement auprès de monsieur. Monsieur avait un état mental perturbé, ce qui aurait dû amener des pourparlers», croit Me Boucher.

Dave Tremblay a quand même réussi à s'enfuir en automobile. Il a ensuite passé un tapis à clous et deux séries de coups de feu tirés par des policiers. C'est finalement sur un balcon d'une résidence du rang Sainte-Marie, carabine à la main, qu'il a tenté de défoncer la porte à coups de pied. Les policiers craignant une prise d'otages ou une barricade, dit la poursuite, ils ont fait feu sur le suspect. Une balle l'a atteint à la tête.

«M. Tremblay n'a jamais tiré de coups de feu, explique Me Boucher. Mais les policiers ont dû faire feu sur monsieur parce qu'il y avait présence d'une arme. Avec deux points de blocage, on n'a pas réussi à bloquer le véhicule de M. Tremblay.»

À la suite de son décès, la mère et la sœur de Dave Tremblay disent avoir des séquelles psychologiques importantes. Pour perte de jouissance de la vie, douleur et souffrance, elles réclament 750 000 $.

«Dans un petit milieu comme Dolbeau[-Mistassini], c'est sûr que le décès d'un fils ou d'un frère cause des préjudices importants», selon leur avocat.

Dans cette affaire, le bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait déjà jugé qu'aucune accusation ne serait déposée contre les policiers.

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