17e Journée internationale contre la brutalité policière : Les forces policières défendent leur image à coups de matraques

Le COBP dénonce vigoureusement le sabotage de la 17e manifestation contre la brutalité policière et tient à relever la cruelle ironie de la violence et du profilage social / politique dont fait preuve le SPVM pour faire taire les victimes et témoins de violence policière.

Dès le début de la semaine, le SPVM a mené sa traditionnelle campagne de salissage contre le COBP et contre toute personne pouvant nuire à son image en dénonçant les nombreux comportements inacceptables de ses membres. Cette campagne vise à diaboliser la manifestation et la résistance face à la brutalité policière, la caricaturant comme un rassemblement de « jeunes individus agressifs », habillés de noir, qui ne cherchent qu'à saccager le centre-ville pour obtenir un « boost » d'adrénaline. En effet, cette année les policiers ont multiplié les conférences de presse, communiqués et tracts invitant la population à boycotter le rassemblement, à craindre les manifestants et manifestantes et à minimiser les revendications légitimes relatives à l'impunité policière. Nous tenons aussi à dénoncer les médias complices, tribunes de radio et télévision poubelle, les Denis Lévesque, Claude Poirier et autres « diseux de marde » professionnels qui contribuent à discréditer la cause en ne parlant que de ce qui fait vendre leurs journaux et en renforçant peu à peu les notions et les méthodes de l'État policier. Chaque année ce même cirque médiatique se répète et s'alourdit.

Avant même le rassemblement, au point de départ, les policiers arrêtaient déjà des individus sur les trottoirs sous prétexte de les protéger d'eux-mêmes en leur enlevant pancartes et bannières, arrêtant aussi les gens portant des masques et foulards. La cavalerie effectuait des charges et les agents de quartier arrêtaient des individus au hasard avant même le départ de la manifestation. Par la suite, les tentatives d'encerclement se sont succédées au rythme des grenades assourdissantes et des matraques. Au total, 298 arrestations (sur « quelques centaines » de participants et participantes, selon la plupart des sources... faites vous-même le ratio !) ont eu lieu alors que la manifestation n'a même pas pu se mettre en branle ! Un record d'absurdité pour le SPVM !

Nous voulons aussi souligner le profilage social et politique dont le SPVM a fait preuve en refusant de tolérer une manifestation n'ayant pas donné son trajet alors que depuis l'adoption de l'article P-6 en mai dernier, toutes les manifestations ont été tolérées au moins jusqu'à ce que des actes criminels aient été commis. Pour nous, il est clair que cette manifestation est ciblée pour son message et non pour les actes de vandalismes qui pourraient y avoir été commis.

Rappelons-nous aussi que des centaines d'arrestations sont effectuées chaque année lors des manifestations du 15 mars et que très peu d'entre elles se traduisent par un verdict de culpabilité dans les tribunaux et qu'une infime minorité des personnes arrêtées doit finalement répondre à des accusations criminelles, et encore moins pour méfait. Le COBP invite tous les gens ayant reçu des contraventions ou devant répondre à des accusations criminelles à s'organiser collectivement et à contester ces mesures répressives devant les tribunaux.

Le COBP tient toutefois à rappeler que, malheureusement, une répression intense et un profilage semblables se produisent à tous les jours dans nos communautés, sous nos yeux et en toute impunité. Que ce soit dans la rue avec les personnes en situation d'itinérance, dans les réserves autochtones, dans les quartiers chauds ou dans le village gai, la violence et l'impunité policière sont quotidiennes. Soyons solidaires et reprenons la rue dès que possible !

PQ, PLQ : même impunité, vos élections n'ont rien changé !

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