76 arrestations à Londres lors de manifestations contre les violences policières

La police britannique a arrêté 76 personnes lors d'une manifestation mercredi 10 décembre à Londres en soutien à la vague de protestations contre les violences policières aux Etats-Unis. Des centaines de manifestants ont bloqué le centre commercial Westfield dans l'ouest de Londres en organisant un « die-in », une forme de protestation dans laquelle ils s'allongent, comme morts, sur le sol. Certains brandissaient de pancartes portant les inscriptions « Les vies noires comptent » et « Mains en l'air », des slogans utilisés dans les défilés américains.

Des manifestations ont lieu depuis deux semaines aux Etats-Unis pour dénoncer la mort de plusieurs Noirs tués par des policiers blancs et le choix des autorités de ne pas inculper deux d'entre eux. Des décisions qui ont un écho particulier à Londres, où la mort de Mark Duggan, un Britannique tué en août 2011 par des officiers de police dans des circonstances controversées, avait déclenché des émeutes.

« NOUS NE POUVONS PAS RESPIRER »

Une des banderoles brandies par les manifestants portait ainsi l'inscription « Solidarité avec Ferguson », la banlieue de Saint Louis dans le Missouri où des émeutes ont été provoquées par la décision d'un grand jury le 24 novembre de ne pas inculper le policier blanc Darren Wilson, responsable de la mort début août d'un jeune Noir non armé, Michael Brown. La foule scandait également « Nous ne pouvons pas respirer », en référence aux derniers mots répétés par Eric Garner, un père de famille noir âgé de 43 ans mort étouffé en juillet lors d'une interpellation brutale par la police de New York.

Selon la police britannique, pendant la manifestation, un groupe a tenté de pénétrer de force dans le centre commercial, « agressant le personnel de sécurité et causant des dégâts matériels ». Un cordon de sécurité a alors été déployé devant le bâtiment et 76 personnes ont été arrêtées pour trouble à l'ordre public et l'une d'entre elles est également soupçonnée d'agression, selon la même source.

Les manifestants ont critiqué les arrestations, considérées comme une technique d'intimidation. Il s'agit de la deuxième grande manifestation à Londres sur la question depuis deux semaines.