Afrique du Sud: l'agitation étudiante s'étend

Les protestations étudiantes contre l'augmentation des frais de scolarité pour 2017 sont montées d'un cran mercredi, la police faisant usage de balles en caoutchouc contre des manifestants sur des campus de Johannesburg et de Grahamstown.

Des heurts violents se sont produits dans la soirée entre étudiants et les agents de sécurité du campus de Doornfontein, de l'université de Johannesburg, ont constaté des photographes de l'AFP.

Et à Grahamstown, dans la province du Cap oriental, onze étudiants au moins de l'université de Rhodes ont été arrêtés pour avoir apparemment bravé une interdiction de manifester sur le territoire de l'université, a-t-on appris de source policière.

«Toute personne qui menace, intimide ou interdit la tenue de cours viole cette interdiction», a expliqué Luvuyo Mjekula, capitaine de la police, sur le site internet News 24.

«Les étudiants ont été vus aujourd'hui en train de perturber des cours. Cela revenait à menacer d'autres personnes. La police se devait de réagir», a-t-il ajouté.

Des images vidéo ont montré la police faisant usage de balles en caoutchouc, intimant l'ordre aux étudiants de se disperser, avant de pousser les protestataires vers des fourgons.

Des campus ont été temporairement fermés en raison des actions de protestation, en particulier à l'université du Cap, l'université Wits à Johannesburg et l'université de Technologie de Durban.

La police anti-émeutes utilise depuis dix jours face aux étudiants protestataires des balles en caoutchouc et des grenades paralysantes.

Le gouvernement sud-africain a donné la semaine dernière son aval à une augmentation des frais universitaires limitée à 8%, soit une hausse supérieure à l'inflation annuelle de 6%.

Les frais de scolarité annuels oscillent, selon les universités, entre 30 000 et 60 000 rands (2900 à 5800 $ CAN environ).

Même si les autorités ont laissé le soin à chaque établissement de fixer le montant de l'augmentation, leur feu vert a provoqué la colère des étudiants, qui réclament l'éducation gratuite pour tous.

Le sujet très sensible des frais de scolarité avait déjà provoqué l'an dernier un vaste mouvement de protestation dans les universités sud-africaines, qui avait contraint le gouvernement à geler la hausse pour l'année 2016.

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