Couillard déplore le « deux poids, deux mesures » du SPVM

Les perturbations de lundi soir à l'hôtel de ville de Montréal ne feront pas reculer le gouvernement sur son projet de réforme des régimes de retraite, a affirmé le premier ministre, qui s'est fait fort critique du travail des policiers de Montréal.

« On fait un parallèle, que je comprends, entre les événements du printemps 2012, où la réaction des forces de l'ordre a été vigoureuse, et ceux d'hier. Il ne peut y avoir deux types de traitement pour ce genre de comportement », a-t-il souligné.

« Ce ''double standard'' ébranle le lien de confiance entre les forces policières et la population »
— Le premier ministre Philippe Couillard
Il regrette que le « silence des forces policières » ait contribué à interrompre une séance du conseil municipal.

Des élus municipaux ont notamment déploré que les policiers soient intervenus trop tard, après que des actes de vandalisme eurent été commis. Le maire de Montréal, Denis Coderre, s'est pour sa part dit déçu que les manifestants aient pu pénétrer « comme dans une grange » dans l'hôtel de ville.

Le premier ministre s'est aussi dit « préoccupé » par le fait que le SPVM enquête lui-même sur des gestes de ses propres agents. Toutefois, il n'interviendra pas dans cet aspect du dossier, sauf si le maire de Montréal lui en fait la demande.

« Je ne peux pas substituer mon autorité à celle du maire », a-t-il répété.

Il n'a pas voulu se prononcer sur la possibilité que la Sûreté du Québec enquête.

Philippe Couillard a cependant refusé de parler de crise. Selon lui, il s'agit plutôt d'une « période de tensions sociales » suscitée par le débat entourant le projet de loi 3.

Garder le cap sur la réforme

Alors que s'ouvrira mercredi la commission parlementaire sur le projet de loi 3, le premier ministre a de nouveau invité les syndicats à y prendre part. Il a rappelé n'avoir entendu aucun « argument de substance » de la part des syndicats jusqu'à maintenant.

Les maires de Québec et de Montréal, Régis Labeaume et Denis Coderre, seront parmi les premiers à défiler devant les commissaires, mercredi. Tous deux se sont déjà dits en accord avec le projet de loi 3.

Le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, a aussi trouvé « inacceptables » les gestes des manifestants.

En entrevue à l'émission C'est pas trop tôt!, le ministre Moreau a souligné que de tels coups d'éclat ne feraient pas reculer le gouvernement dans ses intentions. « La situation financière des régimes est précaire », a-t-il répété.

Il est vrai que les syndiqués n'ont « rien volé », comme le soutient leur slogan, mais la situation démographique et économique exige un nouveau partage des cotisations, estime M.Moreau.

Le PQ reproche au gouvernement Couillard son intransigeance

Le chef de l'opposition officielle à Québec Stéphane Bédard, qui condamne lui aussi les événements à l'hôtel de ville, se dit très inquiet « par rapport à ce que le premier ministre qualifie lui-même maintenant de tension sociale ».

« On est à quelques mois de l'arrivée au gouvernement du parti libéral et l'on est déjà dans les tensions dans un dossier, qui avait tous ses équilibres. »
— Le député péquiste Stéphane Bédard
« Si le gouvernement avait agi de façon responsable, sans amateurisme, comme c'est le cas actuellement, il aurait redéposé le projet de loi de Mme Maltais et du Parti québécois et il aurait annoncé lui-même ses amendements », a conclu M. Bédard.

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