Des manifestants innus de Natashquan bloquent l'accès au chantier de la Romaine

Des membres des communautés innues de Natashquan et de Mingan bloquent, depuis mercredi avant-midi, l'accès au chantier hydroélectrique de la Romaine, près de Havre-Saint-Pierre.

Selon la Sûreté du Québec, la manifestation demeure pacifique et il n'y a pas d'intervention policière. L'entrave de la circulation est maintenant partielle et les manifestants laissent passer les travailleurs en congé qui sortent du chantier.

Les manifestants demandent une rencontre avec le premier ministre Philippe Couillard, pour dénouer le conflit qui sévit entre la communauté innue de Natashquan et Hydro-Québec.
« Avec la complicité du gouvernement Hydro-Québec est en train de bafouer nos droits. Notre patience a atteint sa limite. »
— Le chef Rodrigue Wapistan
Des membres des communautés innues de Natashquan et de Mingan bloquent l'accès au chantier hydroélectrique de la Romaine Des membres des communautés innues de Natashquan et de Mingan bloquent l'accès au chantier hydroélectrique de la Romaine Photo : ICI Radio-Canada

Les Innus accusent la société d'état d'avoir inondé des bassins sans les avertir et d'y avoir laissé la moitié de la ressource forestière alors qu'une entente conclue en 2008 prévoyait un déboisement complet des réservoirs du complexe hydroélectrique.

L'entrepreneur forestier et porte-parole des citoyens ayant érigé le blocus, Joël Malec, juge la situation catastrophique.
« Le déboisement et le travail sur le chantier auraient dû apporter du travail. En plus de faire de l'argent sur notre dos, Hydro-Québec et le gouvernement nous laissent de côté et détruisent notre forêt par la noyade. Il en résulte pour nous une perte de valeur de la forêt avec du bois inutilisable. »
— Joël Malec, porte-parole des citoyens ayant érigé le blocus

Pour sa part, Hydro-Québec soutient que des discussions sont en cours avec une entreprise de la communauté innue de Natashquan pour effectuer les travaux de déboisement du réservoir de Romaine-3. D'après une porte-parole, la société d'État respecte l'entente signée avec le conseil de bande.