Après une marche pacifique samedi après-midi dans les rues de Villeray, organisée par l’Association des locataires de Villeray et d’autres comités logement des quartiers centraux de l’Île de Montréal, un campement s’est installé symboliquement sur un lieu vacant et abandonné depuis 2011, en solidarité avec les mal-logéEs et afin de réclamer que les gouvernements fédéral et québécois investissent davantage dans le logement social. Cet évènement s’inscrivait dans le cadre d’une semaine nationale d’occupation de terrains et de bâtiments initiée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Alors que le campement à Villeray, situé au coin des rues Jarry et Chateaubriand, accueillait une soixantaine de personnes, l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc-Extension aurait exprimé ne pas tolérer de camp sur son territoire et aurait donné le feu vert à la police pour chasser les campeurs et campeuses le plus rapidement possible. Cela a créé une forte répression policière des campeurs et campeuses et vers 21h40, un avis d’éviction devait être émis par le propriétaire des lieux. Michel Thériault-Maltais, organisateur communautaire explique : « Vers 15h30, les policiers nous ont mentionné que l’arrondissement ne souhaitait pas tolérer le camp et quels seraient nos plans au moment de l’avis d’éviction, alors qu’ils en avaient pas. De plus, le locataire qui avait accepté de nous prêter de l’électricité a dû débrancher à cause de la pression policière. On a constaté que les policiers ont cherché activement les propriétaires du terrain, car ils sont arrivés vers 21h40 pour nous lire l’avis d’éviction. Le camp était déjà démonté, vu la forte répression policière ».
Cette action visait à être solidaire avec les mal-logÉes et à revendiquer du logement social. Rappelons qu’à Villeray, ce sont 18,6% des ménages qui doivent payer 50% de leur revenu pour se loger. De plus, contrairement à la construction de nouveaux logements sociaux qui a vu aucun projet aboutir en 2014, ce sont 39% de la totalité des copropriétés divises qui existent à Villeray qui ont été construits ou convertis au cours de l’année 2014. L’Association des locataires de Villeray rappelle que le dernier budget québécois a, pour une deuxième année consécutive, prévu de ne financer que 1500 nouveaux logements sociaux au Québec, ce qui est deux fois moins qu’avant 2015.
