La GRC a dû débourser plus de 1,7 M$ depuis cinq ans pour rembourser des médicaments à ses policiers qui souffrent de problèmes érectiles.
Depuis 2010, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a remboursé en moyenne près de 300 000 $ par année à ses agents pour des prescriptions de médicaments de marque Viagra et Cialis, qui traitent l’impuissance sexuelle.
Au total, ce sont plus de 254 000 comprimés, surnommés la «pilule bleue», qui ont été consommés par des agents de la GRC depuis cinq ans.
Sujet tabou?
Peu de policiers contactés par Le Journal se sont sentis à l’aise de commenter cette situation.
«Il y a une corrélation entre la santé mentale et la santé physique, forcément», a indiqué Paul Dupuis, président de l’Association des membres de la police montée du Québec.
Les policiers sont soumis à une «pression constante», a rappelé M. Dupuis.
«Il y a 15 ou 20 ans, on n’entendait pas parler du Viagra ou du Cialis. Les conditions de travail ont changé. Les policiers sont de plus en plus observés et jugés par la société. C’est sûr que ça exerce une pression supplémentaire», affirme l’ex-policier de la Sûreté du Québec et analyste François Doré.
Pas une question d’âge
Autrefois associée aux hommes plus âgés, la prise de médicaments contre la dysfonction érectile est maintenant remarquée chez les plus jeunes, affirme le sexologue François Renaud.
«Le stress peut avoir un impact sur la sexualité, c’est certain. Par contre, c’est plus une problématique liée à la vie sexuelle de la personne qui va poser problème, davantage qu’un facteur extérieur», explique-t-il.
La prise d’antidépresseurs a aussi un impact sur la libido, affirme le pharmacien Benoît Morin. «La prise d’autres médicaments peut nuire aux capacités érectiles», dit-il.
«On a tous en tête le stéréotype du fier représentant de la loi et de l’ordre, mais les policiers sont avant tout des humains qui vivent leur lot de stress. Quand tu es confronté au danger et que tu vis une surcharge de travail, c’est très possible que cela ait un impact sur ta vie sexuelle», ajoute la sexologue Sylvie Lavallée.
Par courriel, la GRC a expliqué qu’elle remboursait à ses membres le coût des médicaments «essentiels au maintien de la vie» qui sont inscrits sur le formulaire des médicaments de la GRC, lorsqu'ils sont prescrits par un médecin.
