La marche contre la brutalité policière s'est déroulée dans le calme

«On n'avait pas prévu faire un discours de fin!», s'exclame une manifestante s'adressant à la foule rassemblée au square Cabot. Au terme d'une marche de plus d'une heure, la 20e manifestation organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) s'est conclue sans arrestation et sans méfait, contrairement aux années précédentes.

Cet étonnant scénario a réjoui autant les manifestants que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). «Savez-vous c'est quand la dernière fois qu'une manifestation contre la brutalité policière s'est terminée sans arrestation?», lance une manifestante, enterrée par les cris de réjouissance des quelque 250 manifestants réunis en face de la place Alexis Nihon, dans l'ouest du centre-ville de Montréal.

«Depuis 20 ans, on a toujours partagé le même message. On a dit aux gens qu'ils étaient les bienvenus s'ils sont là dans un but pacifique et qu'ils veulent passer un message. Cette année, le message a été entendu et le résultat est très positif. Comme Service de police, on est très content du résultat», affirme le commandant Ian Lafrenière du SPVM

Les manifestants sont partis peu après 20h00 du parc Lafontaine, dans l'est de Montréal, sous une fine pluie glaciale. La surveillance policière était importante, mais se faisait plutôt discrète par rapport aux précédentes manifestations contre l'austérité ou contre la brutalité policière.

Quelques policiers à vélo et à cheval suivaient le cortège de manifestants qui ont scandé tout au long du parcours des slogans peu flatteurs à l'endroit des forces policières, tels que «Flics, porcs, assassins!» ou «Fuck the police! No justice, no peace!», en plus des habituels cris anticapitalistes.

Après avoir descendu les rues Sherbrooke et Saint-Denis, deux artères importantes de Montréal, les manifestants pacifiques ont bifurqué sur la rue Sainte-Catherine. Durant cette marche de plusieurs kilomètres, quelques troubles-fêtes ont projeté sur la rue des dizaines de cônes orange et de nombreuses clôtures entassés à presque tous les coins de rue, sans toutefois causer de sérieux dommages au mobilier urbain.

Avant le début de la manifestation, un BBQ familial a été organisé au parc Lafontaine, au coin des rues Rachel et Garnier. Une centaine de personnes ont pris part à la fête. Certains manifestants en ont profité pour s'amuser à frapper avec un bâton une pinata à l'effigie d'un cochon déguisé en policier.

«Depuis plusieurs années, la réputation de la manifestation est maintenue artificiellement par les policiers. C'est eux qui cherchent cette confrontation», a dénoncé avant le début de la manifestation Félix Lefrançois-Sabourin. Cet habitué des manifestations contre la brutalité policière montre du doigt l'intense répression policière à Montréal.

Le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) dénonce l'utilisation de la violence par les policiers du SPVM, autant dans le cadre de cette manifestation qu'au quotidien avec les citoyens.

L'an dernier, près de 100 contraventions avaient été décernées aux manifestants en lien avec une infraction du Code de la route. Une seule personne avait été arrêtée. En 2014, il y avait eu cinq arrestations.

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