La police de Montréal brosse un portrait de sa lutte contre le terrorisme

OTTAWA – Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a ouvert une centaine de nouveaux dossiers, dans les deux derniers mois, en lien plus ou moins direct avec la lutte au terrorisme.

Témoignant devant un comité sénatorial à Ottawa, lundi après-midi, le chef de police Marc Parent a dressé un portrait de la situation montréalaise.

M. Parent a calculé que 40 pour cent des personnes auxquelles s’intéresse le SPVM, à travers cette centaine de nouveaux dossiers, présentent des problèmes de santé mentale.

«Ces dossiers concernent des comportements suspects, des menaces de mort et de radicalisation», a expliqué M. Parent aux membres du comité qui mène une étude sur les menaces à la sécurité nationale.

Le SPVM a également calculé que dans 40 pour cent de ces dossiers, on a utilisé Internet pour faire des menaces.

M. Parent a souligné que la nouvelle intensification de la lutte au terrorisme occupe jusqu’à 300 de ses policiers ces jours-ci.

«Les gens du renseignement, actuellement, (…) 90 pour cent de leur temps est consacré à ce volet-là, c’est-à-dire la menace terroriste. Donc pendant ce temps-là, on ne traite pas les autres dossiers de menaces locales ou sur d’autres sujet moins graves, moins prioritaires», a insisté M. Parent.

Et le chef de police a rappelé que l’intensité de cette activité a un prix.

«C’est un dossier qui génère beaucoup plus de dépenses d’argent que prévu», selon M. Parent.

Ce nouvel intérêt pour la sécurité nationale a provoqué une plus grande collaboration entre les services de sécurité, au quotidien, ont noté les policiers du SPVM.

«On a vraiment vu le phénomène de communication, de partage, être accéléré par l’État islamique. (…) Tous, on est unis au niveau du partage de l’information, vu la notion de sécurité nationale», a raconté François Bleau, inspecteur au sein de la division du renseignement, qui témoignait devant le comité aux côtés de son supérieur.

Par ailleurs, M. Parent estime qu’entre 10 et 20 individus parmi la centaine que surveillent les autorités canadiennes se trouvent à Montréal. Au début octobre, le commissaire de la GRC avait révélé que ses agents avaient à l’oeil environ 80 personnes soupçonnées d’avoir des liens avec des combattants étrangers ou des djihadistes.

Lundi matin, le commissaire Bob Paulson, qui participait à une conférence de presse sur un autre sujet, a refusé de mettre à jour ce chiffre.

«Je pense que ça ne nous aide pas à comprendre la menace d’avoir le chiffre. Ça change chaque jour. La menace reste au même niveau que c’était», s’est contenté de dire le commissaire.

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