Le RAPSIM dénonce le profilage social des itinérants à Montréal

Les personnes en situation d'itinérance continuent de vivre des situations de profilage social et des abus physiques ou verbaux de la part d'agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), soutient le RAPSIM dans son quatrième Portrait de la situation dans l'espace public.

Les intervenants conviennent qu'il y a eu des améliorations depuis le lancement du plan d'action de la Ville de Montréal en septembre 2014, mais la situation demeure problématique pour beaucoup d'itinérants. « Il n'y a pas d'amélioration substantielle malgré une embellie », illustre l'organisateur communautaire, Bernard St-Jacques.

Ce dernier estime que les brigades spécialisées du SPVM comme l'équipe de soutien aux urgences psychosociales (ESUP) ont un impact positif. « La culture policière n'évolue pas aussi rapidement qu'on veut nous le laisser croire », déplore cependant M. St-Jacques en soulignant que la « contamination » que devait provoquer la mise sur pied de l'ESUP vers l'ensemble des agents du SPVM n'a pas eu lieu.

« Il y a moins de tickets qui se donnent, mais il y en a encore », déplore M. St-Jacques en soulignant que les policiers utilisent toujours une approche « disciplinaire » lors de leurs interventions auprès des itinérants.

Le bris ou la confiscation de matériel de consommation de drogue, qui vient souvent de leur être donné par l'organisme Cactus, est également dénoncé par l'organisme communautaire. « Ce n'est pas un sévice en tant que tel, explique la directrice générale de Cactus, Sandhia Vadlamudy, mais les gens privés de leur matériel auront des comportements à risque. »

La revitalisation de certains espaces publics comme le carré Viger et le parc Émilie-Gamelin se font au détriment des itinérants qui occupaient l'espace avant que les citoyens se les approprient, a aussi fait remarquer le RAPSIM.
Le RAPSIM recommande que :

La Ville dresse un bilan annuel de la situation de l'itinérance;
La mise sur pied d'un espace pour juger les policiers au comportement problématique;
Une plus grande transparence du SPVM
Une plus grande tolérance des citoyens

Le rapport est effectué par le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) qui a mené une enquête auprès d'organismes en itinérance. « Le rapport est basé sur des perceptions », convient Bernard St-Jacques, mais il estime que ces perceptions témoignent d'une réalité qui doit être améliorée.

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Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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