Le SPVM a les mains sales et Ian Lafrenière dit de la marde

-Le 18 décembre au soir, le danger des tactiques du SPVM a escaladé jusqu’à la limite de la fatalité. Le sang froid des manifestant-e-s a poussé les flics jusqu’au point de cassure avec leur image de protection du citoyen-ne en démasquant ses ‘casseurs de l’ordre’. En plus de s’être déguisés, masqués, d’avoir refusés de s’identifier, les flics ont battu des gens (incluant des journalistes), fait des agressions ciblées, volé des effets personnels et même menacé d’une arme des manifestant-e-s. Selon les affirmations de M. Lafrenière, les agents ont senti leur vie en danger. Par contre, les témoins ont affirmé que les agents étaient libres de rester ou partir. Si bien qu’un d’eux a pris la décision de partir en laissant deux agents face à l'opposions pacifique que la petite foule de 10-15 personnes exerçait sur eux. En effet, la seule menace qui pesait sur ceux est celles de devoir répondre aux questions des personnes présentes. Trop peureux ou trop crinqués par les stéroïdes? Aucune idée.

-Il fallut attendre au soir du 19 décembre pour avoir une nouvelle de l’événement dans le Journal de Montréal et The link en plus d’avoir la version de la police retranscrite dans le devoir. Il a fallu que certaines personnes, encore sous le choc, contactent certains médias en raison de la violence inacceptable de la tactique du SPVM lors de cette manifestation. Nouvelle tardive? Dans tous les cas, une chose est sûre, les journaux ne se sont pas battus pour avoir la primeur. Comme si c’était un fait divers! Quand a été la dernière fois que vous avez entendu parler d’un policier qui menace avec son arme des gens non armés dans une manifestation? Malgré l’importance de cette nouvelle, le surlendemain il n’y avait que the Gazette qui s’était rajouté à la liste de journaux qui relataient l’événement. Le 21 décembre, alors que certains journaux affirmaient que le SPVM allait faire le point sur les événements, ce dernier précisait sur son compte Twitter qu’il ne s’agirait que d’un retour interne sur les événements. L’agente Trudeau, matricule 728, s’est pourtant fait lyncher médiatiquement pour bien moins que ça. Il est même possible d’affirmer que 728 est une enfant de chœur comparativement aux brutes épaisses qui dégainent une arme à feu sur des manifestant-e-s non armé-e-s mettant ainsi en danger plusieurs d’innocent-e-s.

- M. lafreniere n’est pas exactement un patineur de vitesse, mais ça ne l’empêche pas de se démener sur une glace qui fond sous ses patins. Cet homme a beaucoup de créativité pour répondre à une multitude de questions sans même savoir de quoi il s’agit réellement. Les premières affirmations du SPVM ont été de dire que les blessé-e-s auraient chutés-es en courant (1). Cela veut nécessairement dire que le SPVM savait que ses agents avaient blessé des manifestant-e-s. Nous pouvons aussi nous demander pourquoi cette foule est partie en courant. Ces gens faisaient inévitablement face à un danger. Au début, M. Lafrenière parle en supposition, ensuite, au fur et à mesure que l’histoire apparait au grand jour, sa version ne cesse de se modifier. Selon l'article du 21 décembre du Journal de Montréal, le commandant Ian Lafrenière affirme que ''le SPVM n’a pas eu recours à des agents d’infiltration lors de la manifestation contre l’austérité de vendredi dernier à Montréal et n’y a jamais eu recours dans le cadre de manifestations''. Ensuite, dans le même article, il joue avec les mots et dit ''nous avions des policiers en civil dans la manifestation vendredi pour être plus près de ce qu’il se passe''.

Dans une entrevue à la radio de Radio-Canada, M. Lafrenière ajoute ''On a des agents d’infiltration au SPVM, oui. Ce sont des gens qui reçoivent une formation bien spécifique, mais ils n’interviennent pas dans les manifestations'' (2). Le porte-parole du SPVM n’est certainement pas un expert en mode urbaine pour affirmer que les agents étaient habillés pour ressembler aux gens sur place et passer incognito, mais dans la même entrevue, il se contredit en disant que les policiers avaient un look assez policier. Alors que beaucoup de personne partage de nombreuses photos sur les réseaux sociaux des agents masqués, Lafrenière ne se dit pas en mesure de pouvoir confirmer que les agents étaient cagoulés. Selon lui, il n'y avait que deux agents d’intervention présents, tandis que 99% média parle de 8 policiers en civil. Il va même jusqu’à dire que la présence d’agents en civil est positive en sous-entendant qu'on devrait se compter chanceux et chanceuses que seulement 8 personnes aient été arrêté-e-s grâce aux flics en civil. Pourtant, Simon Dugrenier, affirme avoir été arrêté et battu par ses jambons en civil pour avoir pris en photos ses hommes masqués et agressif (3).

Réjouissons-nous de risquer de nous faire tabasser, de nous faire fouiller abusivement et arbitrairement, de nous faire pointer un gun au visage, ça aurait pu être pire, on aurait pu se faire tous et toutes arrêter! L'aspect répressif de leurs interventions est vraiment important, surtout dans le contexte où les flics peuvent agir de la sorte en toute impunité. L’entrevue finie simplement sur un refus de commenter le ciblage politique dont Katy Nelson a été victime (3). Bref, beaucoup de tentatives par les médias et par les porte-parole du SPVM pour détourner l’attention sur le fait qu’un agent en civil à pointer une arme à feu sur des gens non armés qui exerçaient leur droit de manifester et de demander l’identification des policiers présents.

Les versions rapportées par les différents médias diffèrent beaucoup les unes des autres. Radio-Canada affirme que des agents présents à cette manifestation se seraient préalablement identifiés (4) avant d’utiliser du poivre de cayenne et auraient ensuite sortie une arme (3), tandis que le Devoir rapporte que selon Lafrenière, cette version n’est pas confirmée (4). Cette version est bien sûr démentie par les témoins. C’était justement la présence et les comportements violents des flics en civils qui ont amené les gens à les filmer et les interpeller pour leur demander de s'identifier ou de s'éloigner. C’est à ce moment que, selon les témoins, un agent aurait subitement et sans avertissement dégainé son arme de service (3-4). Pourtant, le code de déontologie du Québec précise dans 'l’article 5.2 qu’un policier doit s’identifier si une personne le lui demande. Même si c’est un policier en civil, il est dans l’exercice de ses fonctions' a indiqué Hélène Tremblay, commissaire adjointe au Bureau du commissaire à la déontologie policière (5).

Continuer à croire les ragots du SPVM relève presque d’une foi dogmatique envers notre système. La modernité est une lame à deux tranchants, les armes sophistiquées ne protègent pas la police de nos caméras. Nous étalerons au grand jour ce que les minorités profilées et réprimées savent depuis longtemps. La police est un regroupement d’individus violents qui se perçoivent comme une classe à part de notre société, ce qui leur permet de blesser et de tuer sans remords. Un système politique qui est indifférent de tels abus est nécessairement autoritaire et violent.

Le SPVM est déjà reconnu pour agir politiquement en exerçant une plus grande répression sur certains groupes politiques. Nous savons déjà que certaines manifestations politiques subissent une extrême violence de la part de la police tandis que d’autres ne subiront aucune répression. Cependant, en dégainant une arme à feu sur une foule, le SPVM escalade en violence à la limite de la paix sociale. Le questionnement est donc justifié, y avait-il une motivation politique derrière le geste de cet agent quand il a dégainé son arme?

Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière

1 : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/458453/neuf-arrest...
2 : http://www.journaldemontreal.com/2015/12/21/le-spvm-dement-avoir-recours...
3 : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/458828/arrete-pour...
4 : http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2015/12/22/002-police-montre...
5 : http://www.ledevoir.com/societe/justice/458622/un-policier-a-degaine-son...
6 : http://journalmetro.com/actualites/montreal/894358/manifestation-anti-au...

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Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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