Les immigrants qui servent dans les Forces armées canadiennes deviendront citoyens plus rapidement

Les immigrants qui servent dans les Forces armées canadiennes verront réduire la durée de la période de résidence requise avant de pouvoir faire leur demande de citoyenneté.

Le projet de loi C-24 déposé le 6 février à la Chambre des communes par le ministre de l’Immigration Chris Alexander veut imposer aux demandeurs d’habiter plus longtemps au Canada avant de pouvoir devenir citoyens. Le gouvernement Harper entend exiger que les candidats aient été présents physiquement au Canada pendant au moins quatre années sur une période de six ans.

De plus, à l’heure actuelle, l’exigence de résidence est de trois ans sur quatre, et cette « notion de résidence n’est pas définie», alors que dans le projet déposé aux Communes, les exigences relatives à la résidence sont beaucoup plus sévères.

Mais, ces nouvelles règles plus sévères que propose le projet conservateur «ne s’applique pas au résident permanent [...] qui, au cours de la période prévue [dans ce projet de loi], a accumulé un nombre d’années de service dans les Forces armées canadiennes égal à la durée de résidence requise dans ce projet moins un an».

En d’autres mots, comme l’explique le communiqué du ministère de l’Immigration, au contraire, «le projet de loi C-24 accélérerait l’attribution de la citoyenneté aux résidents permanents qui servent le Canada à titre de membres des Forces armées et aux personnes détachées auprès de celles-ci, en réduisant la durée de l’obligation de résidence d’un an. Cette mesure souligne les contributions importantes des personnes qui servent notre pays».

Ce que soulignait sur son compte Twitter le député conservateur d’Edmonton-Centre, Laurie Hawn, membre du Comité des Anciens combattants et, longtemps, membre du Comité de la Défense à la Chambre des Communes:

Pour pouvoir s’enrôler dans les Forces, une personne doit normalement déjà posséder la citoyenneté canadienne.

En l’état actuel, pour être admis dans les Forces armées canadiennes, «un candidat doit être un citoyen canadien», a clairement confirmé à 45eNord.ca Daniel Le Bouthillier, Chef, Opérations médiatiques, de la Défense nationale.

Certes, dans certains cas rares, une dérogation peut être accordée à des citoyens d’autres pays qui ont le statut de résident permanent au Canada.

Aujourd’hui, une dérogation ne peut être accordée que dans le cas où le demandeur a un ensemble unique de compétences jugées utiles aux Forces armées canadiennes et qu’on ne trouve pas de citoyen canadien pour combler le poste pour lequel la dérogation est demandée, en autant, bien sûr, que cela ne porte pas atteinte à l’intérêt national du Canada. En outre, bien évidemment, le demandeur doit vouloir et chercher à devenir devenir citoyen canadien.

Ainsi, jusqu’à maintenant, seuls 15 à 25 candidats «non-canadiens» avec une compétence ou une expertise militaire exceptionnelle et immédiatement utilisable sont admis dans les Forces armées canadiennes chaque année.

«Il est trop tôt pour dire quel impact une loi éventuelle pourrait avoir sur les politiques de recrutement des Forces armées canadiennes», a ajouté Daniel Le Bouthillier, sauf, bien sûr, récompenser ces 15 à 25 non-canadiens par année qui servent déjà le pays.

Aujourd’hui, nous expliquait le capitaine Lonny Handwork du Centre de recrutement des Forces armées canadiennes à Montréal, même si les Forces armées tentent dans leur recrutement de refléter la diversité de la société canadienne, le but principal reste de recruter les meilleurs. Les Forces armées, nous soulignait le capitaine, sont un «employeur compétitif» et «sélectif».

L’habilitation de sécurité doit aussi être considéré. Il est relativement long d’obtenir l’habilitation de base. En outre, qu’en est-il de ces non-Canadiens enrôlés dans les Forces quand, au cours de leur service, ils ont besoin d’une habilitation de sécurité plus élevée?

Déjà, aujourd’hui, pour tous ceux et celles qui ne sont pas nés ici ou dont les parents ne sont pas nés ici ou même qui ont tout simplement séjourné dans certains «pays à risque» dans les dernières dix années, l’enquête est longue et peut prendre parfois jusqu’à 18 mois.

Contrairement à certain pays le Canada n’utilise pas les Forces armées canadiennes pour servir de creuset social ou d’outil d’intégration. Les Forces armées canadiennes recrutent tout simplement les meilleurs pour accomplir cette mission essentielle de protéger la souveraineté et l’intégrité du Canada.

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