Les policiers du Québec inquiets de devenir la cible de «loups solitaires»

Un climat d'inquiétude s'est installé dans les services de police québécois à la faveur des événements des derniers mois. Le métier de policier est nettement plus dangereux aujourd'hui, affirment leurs leaders syndicaux.

Après le meurtre en fin de semaine de deux agents à New York et l'arrestation à Montréal d'un jeune qui aurait «ciblé» des postes de police de quartier, les représentants des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont tenu des propos qui rejoignent les préoccupations exprimées par le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur.

«C'est plus dangereux. Depuis qu'on s'est fait frapper chez nous, les Canadiens doivent être plus conscients des dangers», lance Pierre Veilleux, président du syndicat de l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, lors d'une entrevue accordée à La Presse. Il ajoute qu'il est difficile pour les forces de l'ordre de prévenir ce genre d'actes «isolés».

Inquiétudes à la GRC

L'arrestation du Montréalais au discours radical trouble aussi Rob Creasser, de l'Association professionnelle de la Gendarmerie royale du Canada. L'organisation souhaite que ses agents obtiennent le droit de se syndiquer pour faire valoir leurs droits. Il pense que les policiers sont des proies de prédilection pour les «loups solitaires» en raison de leurs uniformes officiels.

«Nous sommes des cibles faciles parce que nous portons des habits identifiables», soutient M. Creasser. À son avis, la GRC devrait mieux préparer ses officiers à faire face à ce genre de menaces.

Il aimerait aussi que la direction de la Gendarmerie royale embauche plus de personnel pour la prévention plutôt que d'être constamment en réaction.

Les propos des deux représentants policiers viennent corroborer les préoccupations qu'a exprimées le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur. Celui-ci avoue que ses officiers sont plus vigilants qu'avant. «Ce n'est pas un climat de panique, mais les gens sont plus aux aguets depuis les récents événements, dont ceux de New York cette semaine.»

Yves Francoeur donne l'exemple des rapports de police, qui sont maintenant remplis par un policier pendant qu'un autre «surveille» aux alentours. «Si tu attaques une société démocratique, tu envoies un message et cela insécurise la population», pense le leader syndical.

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