LETTRE OUVERTE D'UNE MÈRE AU MINISTRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE: NON À LA RÉPRESSION CONTRE LES ÉTUDIANTS.

Monsieur le Ministre Robert Dutil
Ministre de la Sécurité publique,
Assemblée nationale du Québec,

Monsieur le ministre,

Suite à la violence excessive dont nos jeunes étudiants ont été victimes aujourd'hui, je vous écris pour vous faire part de ma profonde indignation et de ma honte en tant que citoyenne du Québec. Comment pouvez-vous, monsieur le Ministre, permettre que vos policiers passent au gaz et matraquent nos enfants qui manifestent pacifiquement, ce qui est LEUR DROIT LE PLUS INALIÉNABLE?

Aujourd'hui, 7 mars, à Montréal, et comme ce fut le cas à Québec le 1ier; les étudiants manifestaient pacifiquement et dans le calme lorsque, contre toute attente, les policiers ont chargé les étudiant-es en utilisant une violence d'une rapidité qui n'avait d'égal que sa démesure. Ainsi, ils ont lancé des bombes sonores et des lacrymogènes, matraqué plusieurs étudiant-es et procédé à des arrestations sans raison apparente. Les conséquences de cette brutalité inouïe sont nombreuses, incluant de graves blessés. Parmi ceux-ci, un étudiant du cégep de St-Jérôme, Francis Grenier, a reçu une bombe sonore dans l'oeil. Au moment d'écrire ces lignes, Francis est hospitalisé à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, ne sachant toujours pas s'il retrouvera l'usage de son oeil.

Parmi tous les gens qui se trouvaient à la manifestation, on compte plusieurs autres blessé-es, dont quelques cas de commotions cérébrales.

Monsieur le Ministre, il est inadmissible qu'une société civilisée traite de la sorte ses enfants. Je ne vois pas en quoi vous protégez ma sécurité en attaquant des manifestants avec des armes ! C'est une violence gratuite, inouïe et pour laquelle vous aurez beau cherchezr toute sorte de justification (non respect de la tradition de donner le parcours de la manifestation aux forces de l'ordre, ou autre) il n'en existe aucune. Aussi, je vous demande, Monsieur Dutil, d'avoir la décence de reconnaître votre erreur de ne pas avoir interdit ce type d'approche, alors qu'elle avait déjà été critiquée après le dérapage du 1ier mars; remettez votre démission!

En tant qu'électrice, je ne peux accepter de confier la "sécurité" publique de mes enfants à quelqu'un qui autorise la violence des armes à leur égard.

Oui , nos jeunes défendent passionnément leur cause, oui ils sont parfois excessifs; c'est de leur âge; c'est ce que, en tant que mère , nous souhaitons les voir vivre; une foi passionnée en eux-mêmes, en leur cause!

Je supporte les étudiants même quand je ne suis pas d'accord avec le blocage d'un pont, ou quelque autre "folie de jeunesse" que vos policiers devraient comprendre! Ils devraient utiliser des moyens pacifiques et sans danger pour la santé de nos jeunes, pour disperser une foule. On ne négocie pas un maigre 10 minutes avant de charger! On n'est pas à la guerre! On est dans la société civile bon dieu! Est-ce là une stratégie débile pour faire peur aux étudiants et les écraser avant le dépôt du budget dans lequel votre gouvernement de lâches leur imposera sa vision de l'éducation ?

Aujourd'hui, vous avez blessé les enfants et insultés les mères du Québec. Si c'est la population au complet que vous voulez voir dans les rues continuez comme ça!

Monsieur le Ministre; rappelez vos chiens! Et donnez nous votre démission. Car demain, moi, je sors dans la rue avec les étudiants!

Liette Vidal, citoyenne du Québec.

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