Manifestation anticapitaliste en soirée 27 arrestations et 57 interpellations

Vitrines fracassées, tables de pique-nique qui volent dans les airs, cônes de signalisation lancés vers les policiers: la métropole a été le théâtre d'un véritable chaos, vendredi soir, lors de la manifestation annuelle de la Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal (CLAC).

Dès le départ, en début de soirée, les policiers ont eu droit à un véritable jeu du chat et de la souris. Non seulement les participants n'avaient pas remis d'itinéraire aux autorités, mais ils avaient également prévu trois points de départ pour le même événement, soit au square Phillips, à l'angle des rues McGill College et Sainte-Catherine et à l'intersection de McGill College et du boulevard De Maisonneuve, à 19 h.

Plusieurs groupes, pour la plupart masqués, ont couru dans différentes directions pendant près d'une heure. Peu après 20 h, la plupart des participants se sont rassemblés, pour finalement se disperser à nouveau. Au plus fort de la marche, 2000 personnes étaient présentes.

«Tôt ou tard, il faudra comprendre que c'est le régime capitaliste lui-même qui est la cause première des inégalités et des injustices, a indiqué Rich Bonemeal, porte-parole de la CLAC.

Tant que ce système sera en place, il y a aura des exploiteurs et des exploités, il y aura des super-riches et des super-pauvres, et le bulldozer capitaliste continuera de tout piller et de tout détruire sur son passage.»

À quelques reprises, les policiers ont complètement perdu de vue les groupes qui s'étaient formés. Au début de la manifestation, une centaine de Black Bloc ont commis des actes de vandalisme sur des autopatrouilles devant le quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), sur la rue Saint-Urbain. La vitrine d'un restaurant a été fracassée à l'angle des rues Union et Sainte-Catherine. Plusieurs bombes lacrymogènes ont été lancées, notamment devant le bureau du premier ministre et au square Phillips.

Au total, 27 personnes ont été arrêtées, dont une d'âge mineur, pour avoir commis des actes criminels, notamment des méfaits, des voies de fait sur des policiers, une agression armée, ainsi qu'une tentative de désarmer un agent de la paix.

Par ailleurs, 57 personnes ont été interpellées, dont deux d'âge mineur. Cinquante d'entre elles ont été encerclées par les policiers à l'angle de la rue University et du boulevard De Maisonneuve. Chacun de ces 57 manifestants se verra remettre un constat d'infraction.

Des agents de la Sûreté du Québec ont prêté main-forte aux policiers de Montréal. Ils ont utilisé une grande quantité d'irritants chimiques afin de contenir les manifestants sur la rue Sainte-Catherine.

Journée chargée

Plus d'une dizaine d'autres manifestations distinctes se sont tenues au centre-ville, en cette journée internationale des travailleuses et des travailleurs.

La plus importante a débuté à 9 h 30, au square Phillips, où 3500 personnes ont répondu à l'appel de la Coalition Main Rouge. Adultes, étudiants, enfants, syndicats: la marche a attiré une très grande variété de citoyens.

Peu après 10 h, les participants ont pris d'assaut la rue Union vers le sud. Ils ont zigzagué dans la métropole pendant près de trois heures, avant de se disperser à la place Émilie-Gamelin.

Plusieurs autres ont suivi tout au long de la journée, notamment devant le quartier général de la Sûreté du Québec, près de certaines banques, en face des bureaux de circonscription du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, ainsi que sur le terrain de la station de métro Lionel-Groulx.

Les événements ont été relativement courts et ont tous attiré environ une centaine de personnes. Au total, deux personnes ont été arrêtées par le Service de police de la Ville de Montréal.

Ailleurs en province

D'autres rassemblements se sont tenus aux quatre coins du Québec, entre autres en Abitibi-Témiscamingue, dans les Laurentides, dans Lanaudière et à Québec.

Dès l'aube

Très tôt vendredi matin, le collectif Refusons l'austérité avait prévu des lignes de piquetage devant certains établissements à Montréal. Le Centre de commerce mondial a été la cible de ces rassemblements.

Déjà, à 5 h, plusieurs personnes étaient rassemblées au parc Émilie-Gamelin, à Montréal, afin de lancer la journée. Ils se sont rendus à l'entrée du chantier du Centre hospitalier de l'Université de Montréal et l'ont bloqué pendant quelques dizaines de minutes, empêchant les ouvriers d'y entrer. Ils ont été délogés sans trop de résistance par les policiers du SPVM. Vers 8 h, une centaine de personnes occupaient l'entrée de la Tour de la Banque Nationale.

Catégories

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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