Manifestation contre la brutalité policière: trois policiers sanctionnés

Trois policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) recevront des sanctions en déontologie pour avoir arrêté, détenu et fouillé une femme lors de la manifestation annuelle contre la brutalité policière du 15 mars 2010.

Les agents Sonia Côté St-Hilaire et Steven Campbell ont ainsi été reconnus coupables, par le Comité de déontologie policière, d'avoir arrêté, détenu « sans droit » et fouillé la manifestante Andréann Cossette-Viau ainsi que son sac à dos. Le Comité de déontologie policière reproche également au sergent-détective Pierre Limoges d'avoir « démontré une ignorance inacceptable des dispositions de la loi en ce qui concerne son devoir de remise en liberté » et de ne pas avoir respecté la loi.

Les faits reprochés aux policiers découlent de l'interpellation de Mme Cossette-Viau, qui a été interceptée alors qu'elle se rendait à la manifestation avec une banderole dans les mains. Selon elle, des agents l'auraient retenue par les bras, auraient fouillé son sac à dos et lui auraient passé les menottes sans expliquer la raison de leurs gestes. La manifestante aurait ensuite été placée dans un fourgon, toujours sans en connaître la raison. Un policier aurait refusé de s'identifier è elle, tandis qu'un autre, qui se serait nommé, l'aurait appelée « chérie ».

Mme Cossette-Viau a été arrêtée à 17 h 15 le 15 mars et libérée à 1 h 13 le lendemain matin, selon les documents déposés devant le Comité.

Or les policiers impliqués dans l'affaire dénoncent plutôt l'attitude de la manifestante, qui se serait mise à crier et à gesticuler quand ils lui ont enlevé sa banderole, qui tenait en partie avec des bâtons de bois. Ils l'auraient d'abord interpellée en vertu du règlement municipal P-6, puis auraient évoqué le port d'une arme dans un dessein dangereux, un changement de motif que le Comité n'a pas manqué de souligner dans sa décision, datée du 3 novembre.

Autre nuance, le Comité a indiqué qu'en « tenant compte de la nature historique de la propension à la violence de la manifestation » contre la brutalité policière, les policiers avaient le pouvoir d'interpeller la manifestante, de lui demander de s'identifier et de saisir ses bâtons, mais qu'ils n'avaient pas le pouvoir de l'arrêter, dans le contexte.

Le Comité a aussi jugé sévèrement le travail du sergent-détective Limoges, qui aurait dû libérer Mme Cossette-Viau « sans délai ».

Les sanctions imposées aux trois policiers seront connues ultérieurement.

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