Manifestation contre l'austérité: 274 arrestations à Québec

La première manifestation du printemps 2015 à Québec, tenue mardi soir, s'est soldée par un total de 274 arrestations pour avoir troublé la paix et le bon ordre. L'attroupement a été rapidement déclaré illégal par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

En plus de ces arrestations massives, le bilan final de la police de Québec fait état ce matin d'un constat pour désordre, un constat pour possession d'alcool, trois constats pour possession d'arme blanche. Une personne, qui était recherchée par mandat, a également été arrêtée pour possession de drogue et voie de fait contre un policier.

«Si un itinéraire nous avait été fourni, nous n'aurions pas procédé à de telles arrestations massives», indique Christine Lebrasseur, porte-parole de la police de Québec.

Des centaines de manifestants, pour la plupart des étudiants, ont convergé devant l'Assemblée nationale vers 21h, mardi. Ces derniers étaient rassemblés pour dénoncer l'austérité.

Les organisateurs, s'il y en avait, n'ont fourni aucun itinéraire aux autorités, qui attendaient l'attroupement de pied ferme. La marche a donc été déclarée illégale dès que les militants ont tenté de prendre la rue, vers 21h30.

Certains manifestants ont battu en retraite et se sont réfugiés sur les trottoirs. Mais un groupe de tête s'est engagé sur Grande Allée malgré les multiples avertissements du SPVQ - au moins trois.

Des policiers antiémeute sont alors intervenus et ont chargé, arrêtant un manifestant. Une femme a été blessée au moment de la charge et s'est retrouvée le visage ensanglanté. L'homme, difficilement identifiable, a été placé dans un fourgon. «J'ai trouvé ça précipité [comme intervention]. Personne ne faisait du grabuge», a déploré Geneviève, une manifestante étudiante en communication à l'Université Laval.

Les manifestants ont été scindés en deux groupes quelques instants après cette première intervention policière.

Le Soleil a suivi quelques dizaines d'entre eux qui ont bifurqué sur la rue Saint-Amable, en direction de l'Édifice Marie-Guyart (Complexe G). Ces derniers ont été pris en souricière à la hauteur de la rue de la Chevrotière.

Amende de 220 $

Les policiers antiémeute ont barré la route à chacun des manifestants pendant qu'une autre escouade bloquait toute possibilité de retraite. Les journalistes ont aussi été pris au piège dans la manoeuvre, mais ont évité les contraventions.

Chaque manifestant a été arrêté et a reçu un constat d'infraction en vertu de l'article 19.2 du règlement sur la paix et le bon ordre de la Ville de Québec. Une manifestante a indiqué au Soleil que son amende était de 220 $. Ils ont tous été libérés par la suite.

Un autre groupe, possiblement plus nombreux, a subi le même sort sur le boulevard René-Lévesque, entre les rues Cartier et Bourlamaque. Encore là, chaque manifestant a reçu un constat d'infraction.

Selon nos informations, en plus de la femme blessée lors de la charge sur Grande Allée, un second manifestant aurait subi des blessures lors d'une intervention policière. Il aurait reçu un coup de matraque au visage.

Les causes défendues par les manifestants étaient diverses. «Personnellement, moi, c'est tout ce qui est aide sociale, condition féminine. [...] C'est ça qui est choquant, c'est que ça touche tout le monde. Il faut se concentrer sur ce qui nous concerne plus», a expliqué une étudiante en travail social qui a préféré taire son nom.

Les étudiants en grève prévoient une autre manifestation jeudi devant l'Assemblée nationale.

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