Matricule 728 accuse le ministère public de «marchandage d’accusations»

La tristement célèbre policière Stéfanie Trudeau, alias « matricule 728 », accuse le ministère public de s’être adonné à du « marchandage » afin de l’accuser de voies de faits.

« On ne peut accepter que l’État participe à un tel stratagème douteux », s’est insurgé l’avocat de la policière déchue Me Jean-Pierre Rancourt dans une requête en arrêt des procédures déposée à la cour ce mercredi.

Car selon lui, la policière Trudeau n’aurait jamais dû être accusée d’avoir fait une prise de lutte à un résident du Plateau en octobre 2012, lors d’une intervention pour une bouteille de bière sur la voie publique.

« C’est toi 728, c’est toi la grosse vache, tu vas te servir de ton poivre aussi? » aurait dit un des citoyens à la policière, selon cette dernière.

Une vidéo de la scène avait été largement diffusée dans les médias, ainsi qu’un enregistrement où on entend matricule 728 faire des commentaires peu élogieux sur ceux qu’elle avait arrêté.

« Tous les rats qui étaient en haut, les gratteux de guitare, ces osties de carrées rouges là, tous des artistes ostie, en tout cas, des mangeux de marde, ils ont commencé à sortir de l’appartement », pouvait-on entendre.

Marchandage

Suite au tollé provoqué par cette affaire, la police avait ouvert une enquête contre la policière.

Or, les quatre citoyens présents lors de l’altercation avec la policière Trudeau ne voulaient pas faire de déclaration à la police puisqu’ils étaient eux-mêmes accusés dans cette affaire, soutient la requête en arrêt des procédures.

« Désirant à tout prix porter des accusations à l’égard de Mme Trudeau, le Ministère public a choisi d’accepter de répondre aux exigences de quatre individus (...) qui ont tenté de faire du chantage quant à toute déclaration qu’ils pourraient fournir en échange d’être blanchis », peut-on lire dans le document de cour.

Et sans les déclarations des quatre citoyens, il n’y aurait jamais eu d’accusation contre la policière Trudeau, prétend Me Rancourt.

« Accepter ce type de comportement de la part du Ministère public serait d’avaliser des agissement qui ternissent l’administration de la justice », poursuit l’avocat.

Procès en 2016

Avec cette requête, Stéfanie Trudeau espère bien que l’accusation de voies de faits qui pèse contre elle finisse par tomber. Mais elle devra attendre un bon bout de temps avant de se faire entendre, puisque son procès a été fixé à la fin du printemps 2016.

« C’était la première date disponible », a déploré le procureur à la Couronne Me Jean-Roch Parent ce mercredi au palais de justice de Montréal.

Le procès est prévu pour une durée d’une semaine. Une douzaine de témoins devraient être entendus, juste pour la requête en arrêt des procédures.

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