Émeute lors de l'inauguration de la BCE en Allemagne

FRANCFORT - Des voitures de police ont été brûlées et des heurts entre police et manifestants ont eu lieu mercredi matin à Francfort, où des manifestants antiaustérité protestent contre la BCE qui inaugure son nouveau siège, a constaté une journaliste de l'AFP.

Quelque 350 personnes avaient déjà été interpellées en milieu de matinée, a indiqué sur Twitter la police de Francfort qui a mobilisé plusieurs milliers d'hommes.

Huit policiers ont été blessés par des jets de pierres et 80 ont été aspergés de gaz irritants, a indiqué une porte-parole de la police, sans plus de précision.

Devant un commissariat du centre de Francfort, quatre voitures de police ont été incendiées, a constaté la journaliste, alors que les hélicoptères survolaient la ville. Sept voitures de police ont été incendiées et sept autres caillassées, selon un bilan de la police.

Quatre voitures individuelles avaient aussi été incendiées pendant la nuit.

Une mairie de quartier a été la cible de jets de pavés, plusieurs vitres du rez-de-chaussée sont criblées d'impacts, a constaté l'AFP.

À l'appel du collectif anticapitaliste Blockupy, qui tablent sur au moins 10 000 manifestants, les militants affluaient vers la BCE, dont le nouveau bâtiment devait être inauguré à 10 h, a rapporté la journaliste de l'AFP.

À quelques centaines de mètres de la BCE, entourée d'un périmètre de sécurité, la police a tenté en début de matinée de disperser les premières centaines de manifestants avec du spray au poivre, puis des canons à eau. Des manifestants ont lancé des fumigènes rouges et certains des pierres.

Un enchevêtrement de barrières a été incendié au même endroit, générant un très épais nuage de fumée noire au dessus de la BCE et du fleuve Main.

Des bousculades entre forces de l'ordre et manifestants avaient également lieu dans un parc du centre-ville, alors que des véhicules à eau avaient pris position sur la principale artère commerçante de la ville, dont certains magasins devraient rester fermés.

Sur une grande artère menant à la BCE une centaine de manifestants tout en noir faisaient face à un cordon de police, et scandaient «1, 2, 3, lasst die Leute frei» («1,2,3, libérez les gens»), quelques cris de «cochons nazis» fusaient également à l'encontre des forces de police, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Ce n'est pas comme cela que nous, à Blockupy, avions prévu la journée. Mais à l'évidence, le scénario de guerre civile, monté par la police, a été pris par beaucoup de personnes comme une provocation», a déclaré à l'agence dpa Hendrik Wester un porte-parole de Blockupy.

Le reste de la ville, et notamment l'ancien bâtiment de la BCE avec son emblématique statut de l'Euro, était relativement calme, a constaté un journaliste de l'AFP.