Mort de Rémi Fraisse : le gendarme qui a lancé la grenade en garde à vue

Le gendarme qui a lancé la grenade responsable de la mort de Rémi Fraisse lors de heurts avec les forces de l'ordre sur le site du barrage de Sivens (Tarn) a été placé en garde à vue par les juges d'instruction, a annoncé le procureur de la République à Toulouse, confirmant une information du Parisien-Aujourd'hui en France.

« La garde à vue est le cadre le plus porteur de droits », a cependant souligné le procureur, récusant toute conclusion hâtive à partir de cette mesure.

Le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire en décembre pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », à la suite du décès, le 26 octobre, du botaniste de 21 ans, sur le site du projet de barrage contesté. Cette enquête, ouverte contre X, vise des « faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions ».

PAS DE FAUTE SELON L'INSPECTION DE LA GENDARMERIE

Une enquête administrative confiée à l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), après la mort fin octobre du manifestant écologiste à Sivens, a conclu, mardi 2 décembre, qu'aucune « faute professionnelle » n'avait été commise par les gendarmes.

Le rapport a réaffirmé que les autorités n'avaient eu confirmation de la cause exacte de la mort que le mardi 28 octobre, après les résultats de police scientifique. Les procès-verbaux d'audition des gendarmes témoins du drame ont cependant montré que les forces de l'ordre avaient fait, dès les heures qui ont suivi le drame, le lien entre la mort de Rémi Fraisse et l'explosion d'une grenade offensive lancée par un gendarme, grenade dont l'utilisation a depuis été interdite par le gouvernement.

L'avocat de la famille de Rémi Fraisse, Me Arié Alimi, a dénoncé « un rapport partiel, partial et malhonnête ». Plusieurs élus écologistes ont accusé les forces de l'ordre d'avoir mal géré les manifestations contre la construction du barrage, et certains d'entre eux ont réclamé la démission du ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, estimant qu'il avait en partie caché la vérité.

Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les verts, a déclaré mercredi : « Cette garde à vue laisse entendre que l'institution judiciaire a une autre lecture que l'institution policière, qui a rendu un rapport au ministre de l'intérieur qui disait qu'aucune faute n'avait été commise. »

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