Ottawa songe à rendre criminelle la glorification d'actes terroristes

Le ministre fédéral de la Justice, Peter MacKay, songe à faire adopter une loi qui rendrait criminel le fait d'applaudir à un acte terroriste.

Un débat s'amorce déjà à Ottawa, opposant liberté d'expression et sécurité.

En arrivant à la réunion de caucus mercredi, une semaine après l'attaque par un homme armé au parlement, le ministre MacKay a confirmé qu'il étudie la possibilité d'une pareille loi.

«Il est évident que ce type de matériel est souvent utilisé pour recruter, encourager et - je n'aime pas particulièrement le mot - mais, glorifier. Et nous regardons vers d'autres pays, le Royaume-Uni, en particulier. Ils ont des lois que nous examinons», a confirmé le ministre.

La loi au Royaume-Uni s'attaque à «l'encouragement du terrorisme». Cet «encouragement» direct ou indirect est illégal. Une personne coupable de ce crime peut écoper jusqu'à sept ans d'emprisonnement.

Les groupes de défense des libertés civiles, au Royaume-Uni, s'en sont inquiétés.

«C'est un crime même si la personne ou le groupe qui fait la déclaration n'a pas l'intention d'encourager le terrorisme, peut-on lire sur le site du groupe Liberty. La définition du terrorisme est si large que l'on peut considérer comme criminels les gens qui dénoncent des régimes répressifs n'importe où dans le monde. Ces délits peuvent limiter sérieusement la liberté d'expression, (...) refroidir l'envie de parler, par exemple, de politique étrangère.»

Le ministre canadien, lui, tient à avoir des outils pour prévenir les gestes comme ceux de la semaine dernière. Et la «glorification» ou la «promotion» contribuent, selon le ministre MacKay, à «empoisonner de jeunes esprits» et à les mener vers la «radicalisation».

L'opposition néo-démocrate hésite à commenter la sortie du ministre. Le chef du NPD, Thomas Mulcair, préfère attendre le dépôt d'un éventuel projet de loi avant de se prononcer.

Mais le secrétaire parlementaire du ministre MacKay n'a pas hésité à dire son inconfort.

«Je pense que ce serait plutôt extrême d'aller à l'encontre de la liberté des gens», de l'avis de Robert Goguen.

«Est-ce que c'est quelque chose que les Canadiens accepteraient?», s'est demandé le député du Nouveau-Brunswick avant de conclure que l'idée sera étudiée.

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