Pas de fébrilité chez les radicaux du Québec, disent les policiers

Depuis 2003, la Sûreté du Québec (SQ), la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont mis sur pied une structure conjointe pour surveiller les activités des groupes extrémistes au Québec. Les récentes menaces de l'organisation État islamique n'ont pas déclenché une fébrilité particulière dans les groupes radicaux au Québec.

«Cela fait plus de 10 ans que nos trois organisations ont mis conjointement en place une structure de lutte au terrorisme. Le commandement relève des trois corps policiers», a expliqué l'inspecteur Michel Forget, responsable des communications à la SQ.

«On ne voulait pas claironner ça haut et fort, mais il est important pour la population de savoir que les trois corps policiers se réunissent, font des plans, partagent de l'information et des ressources» pour lutter contre ces groupes, a ajouté M. Forget, en soulignant le caractère collégial de cette structure tripartite.

D'autres sources indiquent que les dernières menaces de l'organisation État islamique à l'endroit du Canada n'ont pas suscité récemment d'activité particulière chez les présumés sympathisants au Québec.

«On sait qui ils sont...»

Les groupes radicaux sont dans la ligne de mire de cette escouade ad hoc qui agit dans les domaines du renseignement, de l'enquête et de la prévention. Un patron du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) évaluait à 130 le nombre de ressortissants canadiens associés aux groupes djihadistes au Moyen-Orient. «Ces gens-là, on sait qui ils sont, où ils se trouvent et ce qu'ils ont à faire», résume, circonspect, l'inspecteur Forget. Les trois corps policiers travaillent conjointement, aucun d'eux n'a formellement le «lead» de ces opérations, insiste-t-il. Les trois organisations ont mis sur pied une ligne 1-800 susceptible de recueillir efficacement les informations provenant du public.

La structure est formée de dirigeants de haut niveau de chaque groupe policier - à la SQ, on a délégué un directeur général adjoint. Pas question, toutefois, de divulguer le nombre de policiers et d'enquêteurs réunis dans cette structure. Les réunions au sommet ont lieu trois ou quatre fois par année, mais les enquêteurs sont en contacts fréquents, explique-t-on.

Un exemple des résultats? Il y a eu l'arrestation à Toronto de cinq présumés terroristes, une cellule qui avait des ramifications à l'Université Laval. Un ancien étudiant de Laval, Ahmed Abassi, diplômé en génie chimique, a été épinglé à New York en 2013. Intercepté en lien avec un présumé complot terroriste visant un train de Via Rail, il a été condamné l'été dernier aux États-Unis à 15 mois de prison, ce qui correspond à sa détention préventive.

Il est actuellement détenu en attendant une possible expulsion vers sa Tunisie natale. Les procureurs américains affirmaient d'abord qu'Abassi avait l'intention de commettre des actes terroristes, qu'il avait monté un réseau terroriste et radicalisé un compatriote, le Montréalais Chiheb Esseghaier. La défense d'Abassi faisait valoir qu'il avait plutôt résisté aux pressions du Montréalais.

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