Photos embarassantes de policiers: «rien de sexuel», assure la femme

«Il ne s'est rien passé de sexuel. Les policiers n'ont rien à se reprocher, et je ne veux pas qu'ils paient pour ça.»

Ces paroles sont prononcées par la jeune femme blonde que l'on voit assise tout près d'un policier montréalais en service, voire sur lui, dans sa voiture, sur une photo qui circule abondamment dans les médias sociaux depuis mardi. Une photo qui démontre, selon la direction du SPVM, un comportement inapproprié sur lequel une enquête disciplinaire est en cours. Les policiers impliqués ont été retracés par leurs patrons.

La Presse a rencontré la jeune femme, qui a accepté de donner sa version des faits mais qui refuse que son identité soit dévoilée. Elle jure que les policiers n'ont rien à se reprocher, contrairement à ce que suggèrent les photos qui circulent.

La femme d'une vingtaine d'années était sortie lundi soir avec une copine, 17 ans, dans une boîte de nuit du boulevard Saint-Laurent, près de la rue Sherbrooke.

«On est sorties dehors vers 23h et on a marché vers le stationnement. On était fatiguées, on avait mal aux pieds avec nos talons hauts, et on avait un peu bu», raconte-t-elle.

Dans un stationnement, elles ont vu la voiture de patrouille et les deux agents, qui sont tombés dans l'oeil des fêtardes éméchées.

«Il y en a un qui était sur le siège passager, la porte ouverte. Je me suis approchée de lui, je me suis assise à côté de lui sur le petit bout de siège libre. Il m'a laissé faire. Un gars, c'est un gars. On était pas mal collés, mais je n'ai jamais été sur lui», jure-t-elle.

Elle dit avoir flirté avec lui, lui avoir posé des questions sur le fonctionnement de son ordinateur véhiculaire.

C'est à ce moment qu'une autre jeune femme qui passait par là aurait pris la photo incriminante en observant ce qui se passait dans la voiture, qui lui a semblé être une relation sexuelle. Photo qui donne l'impression que la blonde fêtarde est assise sur le policier et a le haut du corps dénudé.

«Je portais un vêtement qui ne couvre pas les épaules. C'est pour ça qu'on a cette impression. Mais je ne me suis pas dévêtue», insiste-t-elle.

La photo étant prise du côté conducteur, le plafonnier du véhicule de patrouille qui éclaire le côté gauche des deux protagonistes semble valider qu'ils étaient assis sur le siège du passager et non du conducteur.

Quant à la femme d'âge mineur, elle est aussi montée à bord avec l'autre agent, selon notre interlocutrice. Sur la banquette arrière réservée aux détenus, séparée des sièges avant par une cloison.

«Il n'y a eu aucun acte sexuel entre eux non plus. C'était juste pour rire. Les gars ont fini par avoir un appel, on est sorties et ils sont partis», conclut l'aînée.

Elle réfute les affirmations de celle qui a pris les photos qui a affirmé avoir vu les policiers les raccompagner dans un appartement.

«Nous avons des connaissances communes, celle qui a pris les photos et moi. Et je sais qu'avec ses amis, dans des conversations sur Facebook, elle est revenue sur plusieurs de ses affirmations», avance-t-elle.

Elle dit regretter cette situation qui pourrait être lourde de conséquences pour le policier. Un policier qui lui a plu, concède-t-elle, au point où ils se sont échangé leurs numéros de téléphone.

Les policiers retirés de la circulation

Les deux policiers visés par l'enquête disciplinaire n'ont pas été suspendus, mais ont été déplacés vers des tâches ne les mettant pas en contact avec le public pour la durée de l'enquête. C'est ce qu'a affirmé, hier, le commandant Ian Lafrenière à La Presse. À terme, les deux agents pourraient être suspendus si leur conduite était jugée suffisamment répréhensible.

Il semble, selon nos sources, que les détectives responsables de l'enquête interne se butent à la difficulté à rencontrer les témoins, tant celle qui a pris les photos que les jeunes femmes que l'on y voit. Qu'à cela ne tienne, le simple fait de faire monter deux jeunes femmes de cette façon dans le véhicule est «totalement inapproprié» aux yeux du SPVM, nous confie une source.

S'ils ne s'étaient qu'échangé leurs numéros de téléphone pour se rencontrer une fois le quart de travail des agents terminé, cela serait déjà plus acceptable, dit-elle.

Même la ministre libérale de la Sécurité publique, Lise Thériault, a signifié son indignation hier à Québec.

«La police de Montréal va faire une enquête interne. Il y aura probablement des conséquences. Mais c'est pas fort», a-t-elle commenté à la sortie du caucus libéral d'hier

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