Plus de 2 000 soldats déployés à Ferguson

Ferguson se préparait à de nouveaux risques d'émeutes, mardi 25 novembre au soir. La ville du Missouri s'est réveillée en constatant les dégâts des heurts survenus la veille, juste après l'annonce du non-lieu à l'égard du policier qui a mortellement tiré sur Michael Brown, le 9 août. La mort de ce jeune Noir avait déjà provoqué de longues nuits d'émeutes raciales, durant l'été, la population, majoritairement noire, se plaignant du comportement des policiers blancs à son encontre.

Afin d'éviter de nouveaux débordements, le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, a pris des mesures d'envergure. « En tout, il y aura 2 200 hommes de la Garde nationale dans la zone. Les vies et les biens doivent être protégés », a-t-il déclaré, mardi dans l'après-midi, signifiant ainsi que les effectifs de cette force de réservistes seront multipliés par trois à cette occasion.

PILLAGES, INCENDIES, JETS DE PIERRES

Lundi soir, de nombreux commerces ont été incendiés et pillés après les manifestations de colère consécutives à l'annonce de la décision du grand jury de ne pas poursuivre Michael Brown.

Des manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et les policiers, qui avaient reçu ont riposté à coups de gaz lacrymogènes, matraques, et grenades aveuglantes. Les forces de l'ordre affirment avoir essuyé 150 tirs et ont décrit cette nuit comme la pire depuis les semaines d'émeutes déclenchées en août après la mort de Michael Brown.

« INTERVENTION BIEN PLUS RAPIDE »

Mardi, les militaires seront été notamment déployés à des endroits clés comme le commissariat de police de la ville où certains réservistes se trouvent déjà.

Le maire de Ferguson, James Knowles, avait auparavant critiqué le déploiement tardif de la Garde nationale. « Beaucoup d'habitants en ce moment nettoient leurs commerces et se demandent ce qui va se passer ce soir », s'était-t-il inquiété avant la conférence de presse du gouverneur.

Plus tôt dans l'après-midi, le chef de la police de Saint Louis avait annoncé « une présence policière très importante ». « Quand les méfaits reprendront vous verrez une intervention bien plus rapide qu'hier soir ».

« UN SYSTÈME (JUDICIAIRE) CASSÉ »

La journée de mardi a également été marquée par la conférence de presse de la famille de Michael Brown qui s'était, dès lundi soir, dite « très déçue » par la décision du grand jury. « Dans toute l'Amérique, à New York, à Los Angeles, en Californie, à Cleveland, les jeunes garçons de couleur sont tués par les policiers », a déploré leur avocat, Benjamin Crump. Il a dénoncé « un système (judiciaire) cassé » qui « devrait être mis en accusation ».

Le policier auteur des coups de feu, Darren Wilson, a, lui, donné sa toute première interview télévisée, pas encore diffusée, à la chaîne ABC News, où il a réexpliqué son geste déjà décrit dans les comptes rendu d'audition diffusés, lundi soir, par le procureur de Ferguson.

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