Printemps érable - Montréal renonce à poursuivre plus de 500 manifestants faute de preuves

Les 518 manifestants arrêtés lors des manifestations du 23 et du 24 mai 2012, en pleine révolte étudiante, peuvent crier victoire. Faute de preuve, la Ville de Montréal abandonne les accusations déposées contre eux, a confirmé Le Devoir.

« Après analyse de la preuve, la Poursuite a décidé de ne pas procéder dans votre dossier. […] La Poursuite procédera au retrait de votre constat d’infraction », écrit le chef des poursuites pénales de la Ville, Philippe Messina, dans une missive communiquée à la plupart des 500 personnes arrêtées cette nuit-là.

Le 23 mai 2012, plusieurs milliers de personnes ont pris la rue à l’occasion de la 30e manifestation nocturne du printemps érable. Vers 1 h, un groupe de plus de 500 personnes a été encerclé par le Service de police de la Ville de Montréal et la Sûreté du Québec, à l’angle des rues Saint-Denis et Sherbrooke. Les manifestants ont alors été arrêtés et entassés dans 17 autobus de la Société de transport de Montréal. Ils ont reçu une contravention de 634 $ chacun, en vertu du règlement municipal P-6, qui concerne les attroupements illégaux.

Preuve insuffisante

« Ce que je comprends, c’est que la preuve n’était pas suffisante pour le procès. Ils n’avaient pas assez de renseignements pour reconnaître des gens coupables », a déclaré en entrevue Me Denis Barrette, qui représente près de 400 manifestants arrêtés les 23 et 24 mai.

Prise en souricière ce soir-là, la Montréalaise Catherine Gendreau ne cachait pas son soulagement, jeudi, déplorant la lenteur des procédures et rappelant les conditions de détention difficiles à l’époque. « On s’est ramassés pendant six heures sans toilette, sans rien. Des gens qui retournaient chez eux ont été pris malgré eux dans la souricière. On nous a attaché les mains avec des tie-wraps derrière le dos. On n’a même pas pris nos dépositions avant de nous relâcher à 6 h, le lendemain », souligne-t-elle. Son avis d’infraction s’élevait à 660 $, soit 500 $ d’amende, plus les frais.

Recours collectif

Selon l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), l’abandon des accusations démontre le caractère arbitraire du règlement P-6.

Le retrait des accusations pourrait bénéficier aux personnes participant au recours collectif intenté pour dénoncer cette arrestation, la plus importante du printemps étudiant. Jean-Pierre Lord réclame 2500 $ à titre de dommages et intérêts pour lui, mais aussi pour toute personne arrêtée et détenue dans la soirée du 23 mai 2012.

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