Sommet de Montebello: les agents infiltrés comparaîtront

Trois sergents de la Sûreté du Québec qui avaient infiltré une manifestation lors du Sommet des chefs d'Etats nord-américains à Montebello, en 2007, devront comparaître devant le Comité de déontologie policière.

Dans une décision rendue lundi, le Comité de déontologie policière a accueilli la demande de révision à l'égard des trois sergents pour «avoir manqué de respect et de politesse à l'égard d'une personne», pour «avoir tenu des propos injurieux et avoir utilisé un langage obscène», pour «ne pas avoir respecté l'autorité de la loi en incitant les gens à la violence», pour «avoir refusé de s'identifier alors qu'une personne lui len fait la demande» et pour «avoir abusé de son autorité en utilisant la force».

Cette cause se rapporte à la manifestation qui avait eu lieu lors du sommet de Montebello, les 21 et 22 août 2007.

Dans ce cas, le plaignant est David Coles, le président du Syndicat canadien des communicaitons, de l'énergie et du papier.

Une preuve vidéo a été déposée lors de l'étude de la plainte par un commissaire à la déontologie policière. En première instance, le commissaire avait rejeté la plainte de M. Coles, le 19 mai dernier, d'où la demande de révision.

Le syndicat manifestait, comme d'autres personnes, lors du sommet des chefs d'Etats.

La preuve démontre que M. Coles et ses compagnons manifestaient, «normalement vêtus, sans masque, identifiés par un drapeau de grande dimension portant leur sigle», rapporte le comité dans sa décision.

Après un certain temps, «la foule de manifestants, à laquelle M. Coles et son groupe ne veulent pas se mêler, s'approche d'eux avec à leur tête trois individus masqués, dont l'un porte ostensiblement une pierre dans la main», rapporte encore le comité.

«Ces personnes sont pointées par des manifestants comme étant des policiers. Tant M. Coles que les autres syndiqués leur demandent de retirer leur masque et à celui en possession d'une pierre de la jeter au sol. Ces gens, qui sont de fait des policiers, refusent de se démasquer. Celui qui tient une pierre ne s'en désarme pas et pousse vigoureusement M. Coles en lui proférant des obscénités. Il s'agit en l'occurrence des trois policiers intimés», écrit encore le comité.

Ces événements ont mené à la plainte de M. Coles pour actes dérogatoires présumés par des policiers.

Dans sa décision en révision, le Comité de déontologie ordonne au commissaire de citer les trois sergents devant le Comité dans les 15 jours suivant la date de cette décision.

Il ordonne aussi au commissaire de poursuivre son enquête concernant la plainte de vol du drapeau du syndicat.

Il confirme cependant la décision du commissaire rejetant les reproches adressés à l'inspecteur de la Sûreté du Québec.