Un policier prêt à partir pour Haïti tient des propos racistes

Un sergent de la police de Montréal sur le point de participer à une mission humanitaire en Haïti a été suspendu et sa mission annulée après qu’il eut traité les Noirs de «nègres» et questionné leur intelligence.

Sylvain Méthot «a porté un jugement de valeur teinté de racisme et de très mauvais goût», avait conclu le comité de discipline du SPVM, qui l’avait suspendu pendant 10 jours.

L’affaire remonte à l’automne 2010. Le sergent, alors superviseur à la section Circulation, avait regardé un reportage sur les élections en Haïti au bulletin de nouvelles de TVA avec trois de ses collègues, dans la cafétéria du poste de police.

«Les ostie de nègres. Ils ont-tu l’air pas intelligent. Je vais aller voir s’ils ne sont vraiment pas intelligents», avait alors lancé Méthot, selon le jugement.

À l’époque, il était à la veille de son départ pour une mission humanitaire dans ce pays, une affectation qu’il attendait depuis 1995.

MOITIÉ DE LA PEINE

Particulièrement surprise et choquée par les propos de son superviseur, l’agente Catherine Gervais a expliqué au tribunal que les agents du SPVM qui sont en mission de paix représentent tout le service de police à l’étranger.

À la suite de l’incident, le sergent avait dû passer son tour pour la mission et ne pourra pas y participer pendant les trois prochaines années.

Le policier en a alors appelé de la décision et de sa suspension devant le tribunal d’arbitrage.

Au cours de l’audition de la cause, le SPVM a plaidé que de tels propos sont insultants à l’égard de la communauté haïtienne. De plus, le service de police estime qu’un superviseur doit donner l’exemple, une question d’image et d’éducation à l’interne.

L’arbitre Nathalie Faucher a récemment maintenu la culpabilité du sergent Méthot, déclarant que les propos tenus «revêtent un caractère raciste».

En se basant sur d’autres décisions rendues dans des cas semblables, l’arbitre a réduit de moitié la sanction de 10 jours de suspension imposée, la fixant plutôt à cinq jours.

«COQUERELLES»

Par ailleurs, lors de son passage devant l’arbitre, M. Méthot a aussi admis avoir traité les chauffeurs de taxi de la gare Centrale de Montréal de «coquerelles», par le passé. Une autre affaire qui lui avait valu une plainte en déontologie, qui s’est toutefois conclue en conciliation.

Il a expliqué que cela n’avait rien à voir avec la race des chauffeurs: il faisait plutôt allusion au fait que ceux qui étaient mal stationnés déguerpissaient lorsqu’ils apercevaient les policiers approcher.

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