Une manifestation contre le du gouvernement italien et le chômage a dégénéré en guérilla urbaine à Rome

Une manifestation contre la politique de logement du gouvernement italien et le chômage a dégénéré en guérilla urbaine à Rome samedi 12 avril. Des scènes de guérilla urbaine, faisant des dizaines de blessés, ont suivi une manifestation à Rome contre les politiques de logement et de l'emploi du gouvernement italien, ce samedi 12 avril. Un Péruvien a perdu une main dans l'explosion d'un pétard.

Le blessé le plus grave, selon des sources sanitaires, est un Péruvien de 47 ans qui a eu une main amputée après l'explosion d'un pétard qu'il s'apprêtait à lancer. Une dizaine d'autres blessés plus légers ont été recensés parmi les manifestants et une vingtaine au sein des forces de l'ordre, ont indiqué les autorités qui ont fait état aussi de six arrestations.

La manifestation avait été organisée par les militants pour le droit au logement, les mouvements dénonçant les mesures d'austérité, des syndicats protestant contre le travail précaire, des étudiants ainsi que les opposants au TGV Lyon-Turin. Les manifestants ont affirmé être 15.000, un chiffre qui n'a pas été confirmé par les autorités.

Partie vers 15H de Porta Pia, juste en dehors de l'enceinte du vieux Rome, elle s'est déroulée pacifiquement jusqu'à son arrivée deux heures plus tard devant les ministères de l'Industrie et du Travail, via Veneto, la rue immortalisée au cinéma par le film La Dolce Vita.

La manifestation a dégénéré à l'arrivée

Des protestataires brandissant une banderole avec un "non au plan logement et au 'jobs act' (la réforme du marché du travail, ndlr) du gouvernement Renzi !", ont commencé à jeter des œufs et des oranges sur le bâtiment.

Beaucoup de slogans ont été scandés contre le gouvernement et la précarité comme "(...) donnons l'assaut à l'austérité et à la précarité" et "Logement, revenu, dignité". Sur les murs avaient été apposées des affiches en forme de défis : "vous pouvez nous appeler Neet (acronyme anglais pour définir ceux qui n'étudient pas, ne travaillent pas, ne se forment pas), nous sommes surtout des précaires en colère".

2.000 policiers déployés

A un moment, certains manifestants, la tête cachée sous des capuches, ont commencé à lancer des pétards et des pierres vers les véhicules blindés de la police dont 2.000 agents ont été déployés dans tout le centre historique de Rome. Les policiers et les carabiniers les ont repoussés en chargeant à deux reprises le cortège et en faisant usage de gaz lacrymogène. C'est alors que le Péruvien de 47 ans a été blessé par l'explosion du pétard.

Après les charges policières, le cortège s'est dispersé dans plusieurs rues.

Sur le sol, via del Tritone, près de la Place Barberini, et via Veneto, la chaussée était jonchée de banderoles, drapeaux et calicots abandonnés et même de chaussures de tennis.

Des "blu bloc" virulents

Selon les médias, les manifestants les plus virulents ont endossé des k-way bleus, pour se distinguer des anarchistes des "black blocs". Une sorte de provocation de ces "blu bloc" à l'encontre de la police italienne qui porte des tenues de la même couleur.

A propos des longues minutes de guérilla urbaine qui ont dévasté des rues très touristiques, le maire de Rome Ignazio Marino, revenu spécialement au Capitole pour piloter une cellule de crise, a déploré des actes de violence "qui ont pénalisé l'ensemble de la capitale". La fédération des commerçants Federmoda a pour sa part affirmé que certains magasins restés fermés de crainte de dérapages avaient perdu 70% de leur chiffre d'affaires par rapport à un samedi normal.

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