Une victime de la manifestation de Victoriaville en 2012 poursuit la SQ

En mai 2012, au paroxysme du printemps étudiant, Maxence Valade se rend à Victoriaville pour dénoncer le gouvernement libéral de Jean Charest. Lors de la manifestation qui tourne au vinaigre, le jeune homme est atteint par un projectile qui lui perce la boîte crânienne.

Il perd un oeil et subit un trauma crânien sévère.

Maxence Valade n'est pas le seul à être blessé ce jour-là, puisque la manifestation a fait deux autres blessés graves. Et tous les trois sont convaincus qu'ils ont été atteints par une balle de plastique qu'on appelle dans le jargon policier : l'AR-1, ou encore le bâton cinétique.

L'usage par la police de ces munitions a souvent soulevé la controverse, ici et ailleurs dans le monde.

Qualifiée d'arme à létalité réduite, elle n'en demeure pas moins dangereuse. Faite de polymère, la balle, tirée d'une arme Arwen, voyage à la vitesse de 74 mètres à la seconde.

Le fabricant recommande incidemment de ne pas viser la tête ou les parties vitales du corps.

Un triste précédent au Sommet des Amériques

En 2001, après le sommet des Amériques, Québec avait demandé à un groupe d'observateurs de se pencher sur la question de l'utilisation de ces balles dans les manifestations.

Un jeune homme avait eu le larynx sectionné, car il se trouvait sur la trajectoire du projectile.

Ces observateurs avaient conclu que l'utilisation des balles de plastiques nuisait à la sécurité des manifestants.

Or, cette observation est restée lettre morte.
L'AR-1, ou encore le bâton cinétique L'AR-1, ou encore le bâton cinétique

Valade réclame 250 000 $ à la SQ

Aujourd'hui, Maxence Valade et le collectif Armes à l'oeil, qui le soutient dans sa cause, veulent ramener ce débat sur la place publique.

Dans une mise en demeure envoyée début mars à la Sûreté du Québec, M. Valade réclame 250 000 $ en dommages et intérêts, mais évoque aussi son droit à la sécurité.

La Sûreté du Québec a refusé de commenter l'affaire puisqu'elle sera devant les tribunaux.

En mai 2012, la SQ avait déclaré que les manifestants avaient été blessés avant l'assaut, et que le projectile qui avait atteint Valade n'était pas le leur.

Les enquêteurs du bureau en déontologie policière ont remis leur rapport un an après les faits. Le rapport est toujours à l'étude.

Par ailleurs, en février dernier, Dominique Laliberté-Martineau, qui avait été blessé à la mâchoire lors de la même manifestation, a conclu une entente à l'amiable avec la Sûreté du Québec.

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