USA: La police de Los Angeles teste des "body-cameras"... pour redorer son image et économiser du cash!

La police de Los Angeles teste des body-caméras

par Loïc Pialat, à Los Angeles

Des caméras installées sur les uniformes des agents doivent aider les enquêteurs mais surtout pousser les forces de l'ordre à avoir un comportement exemplaire, ce qui pourrait économiser des millions de dollars en poursuites judiciaires.

Les course-poursuites filmées par des caméras embarquées font désormais partie de l'imaginaire collectif dès que l'on évoque la police américaine. D'autres images pourraient bientôt les rejoindre, celles de caméras fixées à même l'uniforme des membres des forces de l'ordre. Depuis mercredi, 30 officiers du célèbre LAPD, la police de Los Angeles, testent deux types d'équipement dans les rues du centre-ville.

Le premier consiste en une caméra qui se fixe à la poitrine. L'autre, fabriqué par la marque Taser, peut s'accrocher à l'épaule ou sur des lunettes de soleil. Le policier le déclenche grâce à un boitier à sa ceinture. «Ce n'est pas fait pour enregistrer continuellement. Mais s'il faut, le dispositif peut enregistrer jusqu'à six heures d'affilée», explique le sergent Dan Gomez à la radio publique KPCC.

Ces images devront apporter des éléments supplémentaires aux enquêteurs. Mais la raison principale d'un tel investissement (1 million de dollars pour 600 caméras) se trouve ailleurs. Depuis le tabassage de Rodney King en 1992, le LAPD a mauvaise réputation. «Cet argent va économiser l'argent des contribuables», justifie le conseilleur municipal Mitch Englander sur KPCC. «Nous payons des millions de dollars en poursuites judiciaires chaque année. Que les officiers aient commis ou non quelque chose de répréhensible, le jury accorde souvent des compensations financières.» Dans la petite ville californienne de Rialto qui teste un dispositif similaire depuis plusieurs mois, les plaintes contre la police auraient diminué de 88%.

Si Los Angeles est la première métropole à tester ce dispositif, New York pourrait vite suivre. Mais le «Los Angeles Times» rapporte l'inquiétude d'associations des droits de l'homme. Quel respect pour la vie privée des victimes et des suspects si tout est enregistré par une caméra? Pour l'instant, prévenir un citoyen qu'il est filmé relève de la bonne volonté du policier. Le LAPD lui-même convient qu'il faut fixer des règles. Une commission, où siègeront notamment des associations de droits de l'homme, devrait s'en charger dans les prochains mois.