Intervention auprès des personnes en crise : On veut être aidés, pas brutalisés!

Date de l'événement: 

07 Décembre 2011

(6 décembre 2011) Suite à l’enquête publique du coroner sur la mort de Michel Berniquez, l’Association Québécoise pour la Promotion de la Santé des personnes Utilisatrices de Drogues (AQPSUD) vous invite à participer à un rassemblement pour exiger que l’on offre de l’aide aux personnes en état de crise au lieu de tenter de les maîtriser en utilisant des techniques policières violentes.

Michel Berniquez est décédé le 28 juin 2003 après avoir été frappé et maîtrisé par six agents du SPVM à Montréal-Nord. Il avait consommé de la drogue et était en crise. D’après la version officielle, il est mort à cause de la drogue et pas à cause de la brutalité policière. Pourtant, la coroner Andrée Kronström qui préside l’enquête publique sur sa mort, a décidé d’aborder la question de : comment mieux intervenir auprès des personnes en état crise causé par la consommation de drogues ou par des problèmes de santé mentale.
En effet, il existe des moyens d’éviter les morts par overdose et nous devons aussi faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que des gens décèdent suite à des interventions policières. Selon Alexandra de Kiewit, vice-présidente de l’AQPSUD : « les personnes qui consomment des drogues sont trop souvent démonisées à cause des préjugés contre eux. Nous devons comme société aider les personnes en crise qui sont en détresse. Les policiers ne sont pas actuellement aptes à jouer ce rôle de manière non-violente. Qu’attend-on nous pour offrir le soutien nécessaire aux personnes qui vivent des épisodes de désorganisation? »
L’intervention policière du 7 juin dernier qui s’est soldée par la mort de Mario Hamel et Patrick Limoges nous rappelle tragiquement qu’il est grand temps de trouver des façons d’intervenir auprès des personnes en crise sans mettre en péril leur vie ou celle d’autres personnes. Suite à ce drame, la Ville de Montréal a doté le SPVM de 15 Tasers additionnels, sous prétexte d’éviter de tels drames. Mais comme l’a déjà dit Mme Johanne Galipeau, chargée de dossiers et de communications pour l’organisme de défense de droits en santé mentale Action Autonomie, « l’utilisation du Taser est toujours autorisée avec ses risques inhérents, non seulement pour les personnes ayant un problème de santé mentale mais pour toute personne ». Il n’y a donc rien là pour nous rassurer, surtout que dans « 78 % des cas, le Taser a été utilisé [par le SPVM] à l’encontre d’une personne fragilisée, souffrant de problèmes de santé mentale et/ou de toxicomanie. »
Une mesure simple et efficace serait de modifier la loi P-38 (Loi sur la Protection des personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui) afin d’obliger les policiers à faire appel aux intervenants d’Urgence-Psychosociale-Justice lorsqu’ils ont affaire à une personne visiblement en crise. Pour le moment, la loi laisse le choix aux policiers d’appeler ou non les intervenants d’UPS-Justice qui sont spécialisés en intervention de crise. Il faut aussi développer des moyens aussi non-violents que possibles de contenir une personne en crise, qu’elle soit armée d’un couteau ou non. Le statut quo signifierait qu’on accepte comme une fatalité le fait que d’autres personnes comme Michel Berniquez et Mario Hamel vont continuer à mourir au lieu de recevoir de l’aide. Et que, comme Patrick Limoges, n’importe lequel d’entre nous risque d’être victime d’une balle perdue tirée par des policiers. N’attendons pas qu’il y ait d’autres victimes avant de changer les choses.
 
Une action a eu lieu devant le palais de justice de Montréal,
1 rue Notre-Dame Est (métro Champs-de-Mars),
le mercredi 7 décembre 2011 à 12h30