Un juge critique la GRC pour avoir emprisonné une victime de viol à Yellowknife

Un magistrat a critiqué des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Yellowknife pour avoir placé en détention une victime d’agression sexuelle en état d’ébriété plutôt que de l’emmener à l’hôpital.

Dans une décision publiée plus tôt en août, le juge Garth Malakoe a écrit qu’aucune circonstance ne pouvait justifier la décision de confiner cette femme dans une cellule du poste de police jusqu’au matin en mai 2017.

Selon M. Malakoe, la dame n’a pas été traitée avec la dignité et la compassion que mérite toute victime d’agression sexuelle.

Il a ajouté que la femme aurait dû être conduite dans un centre hospitalier pour être examinée.

Dans un communiqué, la GRC a précisé que la victime, qui se trouvait dans un état d’ivresse avancé, avait été placée dans une cellule pendant la nuit pour sa propre sécurité.

Les remarques du magistrat Malakoe faisaient partie du verdict rendu dans le cadre du procès de Wade Kapakatoak, qui a plaidé coupable à une accusation d’agression sexuelle.

L’agression commise par Wade Kapakatoak derrière un cinéma a été captée par des caméras de surveillance.

Le propriétaire du cinéma a également été témoin du crime.

D’après les autorités, la victime était tellement ivre qu’elle ne cessait de s’évanouir et de reprendre connaissance. Elle avait de la difficulté à parler et à s’habiller.

Le policier ayant procédé à l’arrestation a déclaré devant le tribunal qu’il avait appréhendé la femme pour ivresse publique et l’avait incarcérée pour «sa sécurité».

«La manière dont la victime a été traitée par la police est odieuse, a écrit le magistrat. Ce traitement est un problème qui devrait faire l’objet d’une enquête et pour lequel la police devrait s’expliquer.»

Une porte-parole de la GRC, Marie York-Condon, a indiqué que le corps policier examinait les commentaires du juge Malakoe.

«Notre examen porte sur la façon dont nous avons appliqué notre politique et notre formation, sur ce que savaient les policiers qui sont intervenus, les autorités policières, l’évaluation médicale, etc.», a affirmé Mme York-Condon dans un courriel. «Nous allons aussi examiner nos interactions avec la victime pendant et après l’intervention, et les services de soutien offerts.»

«Une mauvaise expérience avec des enquêteurs peut traumatiser davantage les victimes et en dissuader d’autres de rapporter ces crimes», a-t-elle ajouté.

Depuis cet incident, la Ville de Yellowknife a créé un programme pour sortir de la rue les hommes et les femmes en état d’ébriété ou de vulnérabilité afin de les emmener dans un endroit sûr, une résidence ou un refuge.

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