Des organismes québécois dénoncent une transparence à deux vitesses du BEI

Le rapport du Bureau des enquêtes indépendantes sur la mort d'une femme autochtone au Nouveau-Brunswick sera rendu public, ce qui n’est pas le cas des documents de cet organisme au Québec, dénoncent deux organismes de défense des droits qui y voient un « deux poids, deux mesures ».

La Ligue des droits et libertés (LDL) et la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP) demandent donc à la ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault, d’utiliser ses pouvoirs afin de rendre publics les rapports de « la police des polices », le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).

Celui-ci enquête notamment lorsque des civils sont tués ou blessés gravement lors d’interventions policières au Québec.

« Le BEI répète depuis des années que ses rapports ne sont pas rendus publics. Force est de constater que le rapport d’enquête du BEI est secret lorsque l’enquête se déroule au Québec, mais devient soudainement public lorsque l’enquête se déroule au Nouveau-Brunswick. Cette transparence à deux vitesses est une honte pour le Québec », dénonce la porte-parole de la CRAP, Alexandre Popovic.

Le BEI a été appelé à enquêter sur la mort de deux autochtones qui ont été récemment abattus par des policiers au Nouveau-Brunswick. Il s’agit de Chantel Moore, 26 ans, morte le 4 juin dernier, et de Rodnet Levi, 48 ans, décédé le 12 juin.

Huit personnes autochtones ont été tuées par la police au Canada depuis le mois d’avril.

Le ministre de la Sécurité publique du Nouveau-Brunswick, Carl Urquhart, a déjà déclaré que le rapport d’enquête du BEI sur la mort de Chantel Moore sera rendu public dans le cadre de l’examen du coroner sur le décès de cette femme autochtone.

Or, le BEI ne publie pas de résumé exhaustif de ses rapports d’enquêtes menées au Québec lorsqu’aucune accusation n’est portée contre les policiers impliqués, rappellent la LDL et le CRAP.

« Il n’en tient qu’à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, d’emboiter le pas à son homologue du Nouveau-Brunswick en se servant de l’article 90 de la Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès, qui permet de rendre public le contenu des rapports d’enquêtes du BEI », a affirmé M. Popovic de la CRAP.

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