JOURNAL ÉTAT POLICIER – EDITION 25e JICBP : FIGHTING TO END THE CRIMINALIZATION OF SEX WORKER'S BODIES SINCE 1995 // LUTTER POUR METTRE FIN À LA CRIMINALISATION DES CORPS DES TRAVAILLEUSES DU SEXE DEPUIS 1995

Stella, l’amie de Maimie:
Fighting to end the criminalization of sex workers’ bodies since 1995

Sex working bodies are criminalized, surveilled, stigmatized, and discriminated against daily. Some people respect and revere our bodies, while others vilify and reduce us to the parts of bodies. Anti-sex work prohibitionists and law enforcement attempt to control us for using our bodies for pleasure, economic empowerment, and our advancement in society. Even though our bodies are only one of the many working tools we use in the context of our sex work, the stigma around sex work leads to social control and criminalization of our work and our lives. It results in discriminatory health, public, legal, and social services for sex workers, compromising our health and safety.

The criminalization – and ultimate prohibition of sex workers, clients, third parties, and advertising – introduced through The Protection of Communities and Exploited Persons Act (née Bill C-36) implemented in December 2014 impacts sex workers first and foremost – it displaces sex workers from habitual workplaces forcing sex workers to work in unknown areas and without safety mechanisms, it criminalizes communication necessary for consent in sex work, and fosters fear of arrest in clients whereby they do not share important information to sex workers. These “end demand” models are often described as “decriminalizing sex workers and criminalizing clients” – this is a lie. Limited understanding of “end demand” models means that their proponents are unaware of the ways in which this regime still criminalizes sex workers and put sex workers at risk.

Since 1995, sex workers in Montreal have been fighting for sex work law reform – the removal of criminal and immigration laws against sex work, as a first step to respecting sex workers’ rights. Decriminalizing sex workers, clients, and the people we live and work with is primordial to respecting sex workers Charter rights to safety and security. This echoes not only the Supreme Court decision in Bedford, but major international human rights research conducted by Amnesty International, UNAIDS, Human Rights Watch, and the World Health Organization, who all call for the total decriminalization of sex work. Decriminalization is only a first step: members of our community who occupy public space – particularly those who are Indigenous, Black, trans, who use drugs, who are living in homelessness -- will continue to be harassed, surveilled, and policed. Ending unwanted and unsolicited visits from police in our lives is long overdue.

We continue our struggle to end the policing of our lives and our work, and we stand in solidarity with communities to defund police towards a police free society.

We invite sex workers working to contact us for non-judgemental advice and support, and ways to protect yourself during a time of increased surveillance, police repression, and general sentiments of prohibition.

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Stella, l’amie de Maimie : Lutter pour mettre fin à la criminalisation des corps des travailleuses du sexe depuis 1995

Les corps des personnes qui travaillent dans l’industrie du sexe sont criminalisés, surveillés, stigmatisés et discriminés quotidiennement. Certaines personnes respectent et vénèrent nos corps comme travailleuses du sexe, tandis que d’autres nous dénigrent et nous réduisent à des parties de corps. Les prohibitionnistes anti-travail du sexe et les forces de l’ordre tentent de nous contrôler parce qu’on utilise nos corps pour le plaisir, l’empowerment économique, et l’avancement dans la société. Même si nos corps ne sont que l’un des nombreux outils de travail que nous utilisons dans le contexte de notre travail du sexe, la stigmatisation autour du travail du sexe mène au contrôle social et à la criminalisation de notre travail et de nos vies. Ceci résulte à des services de santé, publics, juridiques et sociaux discriminatoires pour les travailleuses du sexe, ce qui compromet notre santé et notre sécurité.

La criminalisation – et la prohibition ultime des travailleuses du sexe, des clients, tierces personnes, et de la publicité – introduite par le biais de la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation (née Loi C-36) entrée en vigueur en décembre 2014, touche d’abord et avant tout les travailleuses du sexe – elle déplace les travailleuses du sexe de lieux de travail habituels nous forçant à travailler dans des lieux inconnus et sans mécanismes de sécurité; elle criminalise la communication nécessaire au consentement dans le travail du sexe; et favorise la peur d’arrestation chez les clients ce qui fait qu’ils ne partagent pas des informations importantes aux travailleuses du sexe. Ces modèles de « mettre fin à la demande » sont souvent décris comme étant la « décriminalisation des travailleuses du sexe et la criminalisation des clients » - c’est un mensonge. Une compréhension limitée des modèles « mettre fin à la demande » signifie que leurs partisans ne sont pas conscients de la manière dont ce régime criminalise encore les travailleuses du sexe et nous mettent à risque.

Depuis 1995, les travailleuses du sexe à Montréal se battent pour la réforme des lois sur le travail du sexe – enlever les lois criminelles et d’immigration contre le travail du sexe, comme une première étape du respect des droits des travailleuses du sexe. La décriminalisation des travailleuses du sexe, des clients et des personnes avec lesquelles nous vivons et travaillons est primordiale pour respecter les droits à la sureté et à la sécurité des travailleuses du sexe qui sont garantis par la Charte. Cela fait écho non seulement à la décision Bedford de la Cour suprême, mais aussi à d’importantes recherches internationales sur les droits humains par Amnistie internationale, ONUSIDA, Human Rights Watch et l’Organisation mondiale de la santé qui font tous appel pour la décriminalisation totale du travail du sexe. La décriminalisation n’est qu’une première étape : les membres de notre communauté qui occupent l’espace public – particulièrement celles qui sont autochtones, noires, trans, qui consomment des drogues, qui vivent de l’itinérance – continueront d’être harcelées, surveillées et contrôlées. On attend depuis longtemps la fin aux visites non désirées et non sollicitées de la police dans nos vies.

Nous continuons notre lutte pour mettre fin à la surveillance de nos vies et de notre travail, et nous sommes solidaires avec les communautés pour le définancement de la police pour se rendre vers une société sans police.

Nous invitons les travailleuses du sexe qui travaillent à nous contacter pour des conseils et de l’appui sans jugement, et pour des moyens de vous protéger durant une période de surveillance accrue, de répression policière et sentiments généraux de prohibition.

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