Résistances autochtones / Native Resistance Conferences

Date de l'événement: 

20 Avril 2018

[English will follow]
« Protéger les forêts : protéger nos terres»
Conférence sur les résistances autochtones contre les cessations de territoires

Présentations de:

Kahentinetha, Kanienke:haka, animatrice du site Mohawk Nation News.

Shannon Chief, clan des loups, Anishinabe, protectrice de la terre et de l'eau, membre d'Anorw

Gary Metallic, Mi'kmaq, Chef du Conseil traditionnel de Gespegawagi: Listuguj et souveraineté mi’kmaq

Carl Chaboyer, Anisihnabe, participant et témoin de la lutte Grassy
Narrows, habitant des territoires non-cédés algonquiens: Bloquer toute une industrie : le blocage de Grassy Narrows
"The land is what sustains the Ojibway culture".

Anida Decoursay, Anishinabe du clan de l'ours, protectrice de la terre et de l'eau vivant dans le parc de la Vérendrye. L’entente trilatérale : La résistance à Lac-Barrière.

Tekarontake, Kanienke:haka, membre fondateur de la Mohawk Warrior Society.

Pour poursuivre le cycle de conférences « Territoires des Résistances », les collectifs Anarchives et SOS Territoires organisent en collaboration et en solidarité avec les membres des communautés résistantes anishnabe, attikamekw, mi’kmaq et kanien’keha:ka une conférence publique sur l’exploitation coloniale des forêts et les luttes pour la défense du territoire. Alors que l’entente trilatérale préparée entre le Conseil de bande de Lac Barrière et le Gouvernement du Québec s’apprête à être signée, il est plus qu’urgent de saisir les réalités voilées derrières ces ententes présentées comme un signe de réconciliation.

Sur l’Île-de-la-tortue, le discours est à la réconciliation entre peuples autochtones et gouvernement colonial. L’indécence est à son comble : au moment même où l’économie extractiviste relance une nouvelle offensive pour ravager les territoires, le gouvernement se présente avec ses "solutions" de papier : commissions d’enquête, ententes bipartites, traités modernes et co-gestion des territoires comme nouveaux dispositifs de spoliation coloniale. Ainsi, ces conférences partiront de cette évidence : dans la fracture coloniale, aucune réconciliation n’est possible.

L’eau, les forêts et les territoires sont soumis à une exploitation acharnée depuis l’arrivée des premiers colons. Défendus par des peuples dont la présence sur ce territoire est millénaire, il devient nécessaire, à l’heure du réveil du mouvement écologiste, de construire une véritable solidarité décoloniale. Celle-ci passe d’abord par la compréhension des perspectives des résistances autochtones et par la critique et le rejet des formes de collaboration proposées par les gouvernements coloniaux.

Plusieurs histoires de lutte parcourent les territoires occupées par le Canada. Le refus de la cessation des territoires et la défense des forêts révèlent comment la lutte autochtone n’est pas une affaire de reconnaissance mais de souveraineté territoriale. Les invité-es présenteront leurs différentes situations, qui sont autant de perspectives sur ces enjeux complexes dont nous devons comprendre la profondeur.

Lieu : local AM-050 de l'UQAM

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"Protecting forests - Protecting Lands"
Conference on native struggles against land settlements.

Keynote speakers:

Kahentinetha, Kanienke:haka, editor for Mohawk Nation News.

Shannon Chief, Wolf Clan, Anishinabe land and water protector, member of Anorw.

Gary Metallic, Mi'kmaq, Chief of the Gespegawagi Traditional Council: Listuguj and Mi’kmaq sovereignty

Carl Chaboyer, Anisihnabe, witness of the Grassy
Narrows struggle, living on non-ceded algonquin lands: How to block a whole industry: an account on Grassy Narrows"

Anida Decoursay, Bear clan Anishinabe land and water protector living in the La Verendrye park. Resistance to the Trilateral Agreement in Lac-Barrière

Tekarontake, Kanienke:haka, founding member of the Mohawk Warrior Society.

To follow the "Resisting Territories" conferences, Anarchives and SOS Territoires, in collaboration with resisting Anishnabe, Attikamekw, Mi’kmaq and Kanien’keha:ka territories, present this public conference on the colonial exploitation of forests and the struggles to defend the territory. As the tilateral agreement prepared between Lac Barriere's band Council and the Quebec government is about to be signed, it is more than urgent to understand the realities that are hidden behind these so-called "reconciliation agreements".

We keep hearing about the necessity of a reconciliation between indigenous peoples and Canada's colonial government. This narrative can get quite obscene: as the the extractivist economy is attacking the land and waters, the Canadian government presents its "paper solutions": public inquiries, bilateral agreements, modern treaties and territorial co-management plans, as new methods of continuing to destroy the land and the sovereignty of its peoples. Obviously, no reconciliation could ever occur within such a colonial fracture.

The waters, forests and lands are inflicted a continuous exploitation ever since the first colonizers arrived on the continent. Defended by peoples who have lived on this land for millennia, and as the ecologist movement seems to gain more interest, it is ever more important to build a true decolonial solidarity movement. Before anything, this requires to understand the perspectives held by autonomous native struggles, in order to reject the forms of collaboration imposed by colonial governments.

Many stories of struggles exist on these lands occupied by Canada. The refusal to cede traditional rights and the will to defend territories and forests is not a question acknowledgement but of territorial sovereignty. The speakers will present their various situations, showing different perspectives on these complex issues, which we must understand in all their complexity.

Location : UQAM AM-050
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L’entente trilatérale : La résistance à Lac-Barrière

En 1991, le conseil de bande de la communauté anishnabe de Lac-Barrière débutait sa longue marche pour la conclusion d’une entente avec le gouvernement du Québec pour co-gérer les ressources du territoire. Jamais réellement mise en pratique, cette entente prévoyait un « plan d’aménagement intégré des ressources ». Toujours reporté par la partie gouvernementale, la reprise des négociations nécessitèrent plusieurs actions de la part de la communauté. Saluée par plusieurs militantEs en solidarité avec les communautés autochtones, cette entente n’a pourtant jamais fait l’unanimité au sein de la communauté. Après le blocage par le Conseil de bande à l’hiver dernier et suite aux récents développements pouvant mener à l’application de l’entente, il est maintenant nécessaire d’écouter les autres voies qui tracent autre chemin pour la souveraineté anishnabe en s'opposant à cette entente.

Listuguj et souveraineté mi’kmak

En 1998, des membres de la communauté mi’kmak de Listuguj tentent d’apporter en Cour la question du droit des autochtones à exploiter la forêt et à en vendre le fruit. L’objectif de souveraineté allait passer par l’autonomie économique face à l’économie coloniale. Le Gouvernement du Québec, refusant de traiter de cette affaire en Cour ou au Parlement, décida de faire pression sur les compagnies forestières pour qu’elles refusent d’acheter le bois autochtone. Ainsi, si l’exploitation abusive des territoires est, pour les gouvernements, le droit inhérent du colonisateur, une économie autonome doit être refusée aux communautés autochtones. Cette lutte historique se lie aujourd’hui aux résistances mi’kmaques contre l’exploitation des hydrocarbures et pour leur souveraineté territoriale fondée sur leur Conseil Traditionnel.

Bloquer toute une industrie : le blocage de Grassy Narrows
"The land is what sustains the Ojibway culture"

Pendant 12 ans, la communauté Ojibway de Grassy Narrows a tenu en respect l’économie forestière par un blocage de la coupe. Cette lutte historique de toute une communauté et de ses alliéEs a dévoilé la force du mouvement de résistance autochtone tout autant que le lien indéniable entre territoire et culture autochtone. Contre l’exploitation sans limite de la forêt, contre la considération de celle-ci comme un simple stock a pillé, la communauté qui aura fait fermer les usines forestières l’entourant, a su clairement affirmer l’indissociabilité entre défense de la terre et souveraineté autochtone.