Je revendique qu’on abolisse aux services d’anti-émeute le droit d’utiliser la grenade assourdissante

07 Mars 2012

7 mars 2012

À qui ceci peut concerner,

Cet après-midi, sur les rues Sherbrooke et Aylmer, j’étais présent à l’action manifestante du mouvement étudiant qui consistait à bloquer l’accès aux bureaux de la CRÉPUQ. C’était une manifestation plutôt petite, quoique tout de même importante, alors vos services ont été requis pour disperser les manifestants. Je dépose cette plainte contre la brutalité démesurée qu’a usée la police sur les manifestants. L’intimidation directe est une évidence pendant une telle intervention, mais les actions prises par la police cet après-midi étaient démesurées, constatant qu’ils n’étaient pas contre une foule destructrice et violente, bref une émeute, mais des étudiants pacifiques. Courir et taper sur des manifestants pris dans un cul-de-sac, c’est inacceptable. Taper continuellement des gens qui essayent de quitter les lieux, c’est gratuit.

Mais le pire acte inutilement violent (inutile, toujours en constatant le groupe contre qui l’anti-émeute faisait face) fut l’utilisation de grenades assourdissantes. Cette arme est premièrement un outil qui sert à intimider psychologiquement les manifestants. Quelle est le but de traumatiser les membres d’un groupe pacifique? De plus, les grenades qui explosaient directement au-dessus de la foule étaient dangereuses. Comme vous l’aurez sûrement constaté, il y a présentement un élève du cégep de St-Jérôme à l’hôpital, car il a reçu un morceau d’explosif dans l’œil, et les dommages seraient graves. J’ai moi-même reçu un morceau au visage. Ma lèvre est bousillée. Je me plains du manque de jugement qu’ont fait preuve vos employés. Des gens pacifiques, sans armes, qui n’ont ni attaqué de policier, ni fait de grabuge, se sont fait violenter psychologiquement et physiquement. Je revendique qu’on abolisse aux services d’anti-émeute le droit d’utiliser la grenade assourdissante, sinon sur des groupes violents, et puis même là, tout le monde était en danger de se faire crever un œil aujourd’hui.

Veuillez accepter ma sincère adresse,

François Latreille
Étudiant en grève

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc):