Non assistance à un manifestant gravement blessé

3 Temoignages :

1) Extrait Jam Inator un medic sur place (on le voit à 0:19):
http://www.facebook.com/note.php?note_id=359615670752999

« Une rumeur commence à se répandre dans la manif, «faut laisser passer l'ambulance!» Pourtant, on ne voit pas d'ambulance, la panique s'installe. Je pars avec mes camarades à la recherche de blessé et nous tombons sur un jeune traité par des médics de Montréal et d'autres de Québec (les infirmiers contre la hausse) sur un homme ayant une blessure grave à la tête. Mon groupe et moi décidons de rester afin d'appuyer le travail des médics déjà présent-e-s. Comme l'ambulance refuse de venir si près «du front» et que l'antiémeute «se crisse» de notre intervention en continuant à attaquer la foule, nous décidons de bouger la victime. Les manifestant-e-s ont même décidé de faire une chaîne humaine afin de protéger notre lieu d'intervention.

La victime est blessée à la tête, son oreille déchirée en partie et du sang sort de la profondeur de son oreille. Le tympan semble perforé, la victime divague et semble être dans un état vaporeux et parfois agitée, tout porte à croire à un traumatisme crânien.

Des patrouilleurs de la SQ arrivent afin de faire le lien entre «nous» et l'ambulance. Les ambulanciers refusent de venir sans présence policière! D'ailleurs, il serait peut-être bien d'indiquer aux ambulanciers que les manifestant-e-s ne s'en prendront jamais ni à des ambulanciers, ni à des pompiers! La présence policière vous mets plus à risque! Les deux patrouilleurs ne sont même pas liés par radio avec leur QG! Donc, nous avons droit à l'amateurisme le plus total de la part de ces policiers qui semblent totalement dépassé par les événements. Entre cet amateurisme et les tentatives sabotage patent de notre intervention de la part de l'antiémeute, les médics devaient réagir. C'est donc à ce moment, parce qu'ils nous étaient impossible d'assurer des soins efficaces à cet endroit, que nous avons pris la décision de déplacer la victime. Le déplacement s'est fait dans le calme et nous devions composé avec un terrain accidenté et des mouvements de foule imprévisibles! Finalement, l'ambulance est arrivée (20-30 minutes plus tard) et nous pouvons mettre la victime dans un endroit sur.

Les questions qui se posent ici, comment se fait-il que des patrouilleurs de la SQ n'avaient pas de moyens de communication afin de s'assurer que tous les moyens seraient pris pour venir en aide à un blessé grave?»
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2) Extrait de témoignage de Karoline Demers (médic) en bleu à 1:03
http://www.facebook.com/note.php?note_id=359643784083521

« Un jeune homme couché par terre, des amis à ses côtés. Alex qu'il se nomme. Examen sommaire : saignement de l'oreille gauche, oreille œdématiée et déformée avec saillie de chair, saignement abondant, mais contrôlé. Possibilité de lésion à l'arrière de la tête, mais difficile à détecter étant donné l'abondance de sang coulant de l'oreille. Haleine éthylique. Pas de blessure ailleurs sur le corps. Pupilles en mydriase, regard fixe. Glasgow évalué à 10. Le jeune homme respire rapidement et de façon superficielle, il est tachycarde mais le pouls est fort. Aucun questionnaire possible, il ne répond pas de façon cohérente à mes questions, ses paroles sont incompréhensibles. Son état me semble précaire. L'ambulance est en route depuis quelques minutes déjà. [...]

Je suis au chevet du blessé depuis environ 15 minutes. Les agents anti-émeute ont lancé des gaz sur notre zone et s'approchent rapidement. On a de la misère à respirer, et les gens fuyant les anti-émeute ont de la difficulté à repérer notre attroupement au sol. Résultat : on se fait piétiner et mes affaires sont éparpillées. On doit déplacer le blessé. On le soulève en bloc en tentant de maintenir la tête immobilisée. On le dirige vers un terrain vague. Les autres médics tentent de demander une trêve aux agents en leur faisant des signes, en vain. Ceux-ci continuent d'avancer en notre direction. On doit aller étendre le blessé sur un terrain avoisinant près d'une route. On demeure au chevet de la victime en attendant l'ambulance, qui mettra plusieurs longues minutes avant d'arriver. L'ambulance arrive enfin et le jeune homme quitte vers un centre hospitalier avec un ami. En tout, il s'est probablement écoulé une trentaine de minutes depuis le moment où j'ai repéré le blessé jusqu'à l'arrivée de l'ambulance. »
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3) Autre témoignage de Guillaume Aspireault-Massé ( 0:51) à lire : (Médic avec Manteau jaune) http://www.facebook.com/note.php?note_id=359613857419847
Voir également l'extrait de CUTV http://cutvmontreal.ca/videos/1132

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc):