Témoignages d'abus policiers

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Ça va? Ben dégage !

14 Mai 2012

Manifestation de soir, 14 mai 2012.
Je rejoins la manifestation vers 22h45 au coin des rues Panet et de la Fontaine. Je suis avec mon copain. La marche se dirige vers le sud. Nous empruntons la rue René-Lévesque. Plus tard, sur la rue St-Denis entre Ontario et Sherbrooke, direction nord, la marche s'arrête, bloquée par des policiers à l'avant. Nous sommes vers l'arrière de la marche et nous voyons des manifestants s'enfuir dans notre direction. Des agents de l'escouade anti-émeute arrivent ensuite derrière la foule, de sorte que celle-ci ne peut se disperser d'aucune façon. Les manifestants n'ont aucune issue. Nous décidons de nous éloigner, nous marchons alors en direction sud et contournons, par le trottoir, la ligne d'anti-émeute qui s'avance vers la foule. Nous entendons un agent demander à un autre "on les laisse tu passer ou pas?". Nous nous retrouvons alors derrière les policiers. Après plusieurs minutes, entre 23h30 et 12h00, les policiers semblent avoir cessé d'encercler les manifestants puisque nous voyons la foule se déplacer. La rangée d'agents anti-émeute se retourne alors en direction sud, vers où nous sommes, et chargent sur le reste des manifestants qui se trouvaient derrière eux. Ils marchent avec boucliers devant eux et courent par moments. Plusieurs personnes s'enfuient en courant lorsque les policiers chargent. Nous décidons de quitter la manifestation calmement en marchant main dans la main, vers le sud. Arrivés près de l'intersection de la rue Ontario, les policiers juste derrière nous se mettent à courir et ne s'arrêtent pas, de sorte qu'ils nous foncent dans le dos avec les boucliers. Nous tombons tous les deux. Je n'arrive pas à me relever immédiatement car les policiers me marchent dessus et continuent leur route. Un autre agent qui était derrière la ligne vient demander "ça va?". Je ne réponds pas pour éviter de l'insulter. Devant notre silence, il ordonne "ben dégage, dégage!".

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

Au Nicaragua, cela ne se serait pas passé comme ça

Voici ce que Gloria Escomel, une de mes anciennes profs à l'UdeM, vient de poster sur son mur. Gardons l'oeil ouvert, soyons toujours prêtEs à filmer la brutalité policière!

10 mai 2012 3h30-3h40 P.M. à la station Berri-Uqam, dans une voiture du métro, un évènement qui n'a été rapporté par personne, n'a été publié dans aucun journal dont vient de me parler mon amie Maria Eugenia, Nicaraguayenne, qui en a été témoin et qui a été la seule à protester de vive voix, tous les autres passagers ayant regardé en silence :
SIX POLICIERS AVEC 3 CHIENS SONT ENTRÉS DANS LE WAGONS, SE SONT PRÉCIPITÉS SUR UN JEUNE HOMME ASSIS TRANQUILLEMENT, PORTANT LE CARRÉ ROUGE, S'EN SONT SAISIS, L'ONT JETÉ SUR LE QUAI L'ONT ROUÉ DE COUPS DE PIEDS, SUR LA TÊTE,LE VISAGE, L'ESTOMAC. LE JEUNE N'A PAS CRIÉ, NE S'EST PAS DÉBATTU.
ELLE SEULE S'EST MISE À LA PORTE A CRIÉ : MAIS QUELLE HORREUR ! QUELS SAUVAGES ! Les autres passagers ont regardé en silence. Les portes du compartiment se sont fermées et le metro a poursuivi sa route...
Même au Nicaragua me dit Maria Eugenia, cela ne se serait pas passé comme ça: Les policiers auraient d'abord averti, la foule s'en serait mêlée...

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

Multiples fractures du crâne après avoir été sauvagement agressé par la police

01 Mai 2012

L'un de mes amis, Gabriel «Ponctuation G Actif» Duchesneau, est à l'hôpital avec de multiples fractures du crâne après avoir été sauvagement agressé par la police lors de la manifestation d'hier, le 1er mai. Gabriel est un jeune homme de petite taille à la santé fragile; c'est un poète et slammeur engagé qui ne se bat qu'avec la parole et qui ne ferait pas de mal à une mouche. Je sais que plusieurs manifestants présents ont filmé la scène; s'il vous plaît, si vous détenez ces images, il serait très important de les rendre publiques et de les mettre à la disposition de Gabriel pour le cas où il déciderait de porter plainte. Vous pouvez afficher les liens sur mon mur. Merci d'avance; merci pour lui. Passez le mot SVP; il ne faut pas que ce crime soit passé sous silence.

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

Mon réçit en tant que médic (Manif Victoriaville)

Par: Jam Inator

Voilà, j'arrive de Victoriaville épuisé et révolter, une fois de plus! Bien que ma journée de samedi fut certes plus calme que celle de vendredi, les raisons de se révolter continuaient de s'additionner. Alors que j'accompagnais l'avocate-stagiaire et d'autres camarades qui s'occupent des arrêté-e-s ,au poste de police de la SQ, nous apprenions avons tristesse et colère que le jeune étudiant du cégep de Saint-Laurent qui a été blessé à l’œil, le perdait de façon définitive. Ce vendredi j'agissais comme militant-médics et voilà mon récit de cette soirée révoltante.

J'arrive donc dans le parking du Walmart alors que la manif se met en branle. La foule est dynamique et les gens sont souriant, même si une tension évidente est perceptible. Après quelques minutes de marche, nous arrivons face au complexe Le Victorin. Aussitôt, la foule se compact le long des clôtures et certaines personnes commencent à les secouer, elles finissent par se renverser assez rapidement. Après quelques minutes d'hésitations, les militants et les militantes franchissent le périmètre, l’antiémeute se déploiera quelques instant plus tard afin de barrer le passage vers l'hôtel. Aussitôt déployés, les antiémeutes commencent à mettre leur masque à gaz, déjà s'annonce l'affrontement «à la sauce SQ» , c'est-à-dire que la manifestation sera gazé et attaquer par différents projectiles. Il faut dire qu'à ce moment, j'étais au devant de l’antiémeute et que, malgré quelques petits projectiles ici et là (un ou deux fumigènes et un ou deux balles de peinture), rien ne justifiait de gazer une manifestation de 2000 personnes dont plusieurs personnes âgées et plusieurs enfants!

Les gaz sont lancé au devant de l'hôtel et se propagent vers le nord-est, c'est-à-dire qu'ils s'éloignent de la manif et se dirigent vers le terrain vague en face du Victorin. C'est d'ailleurs là que j'ai commencé à faire mes premiers traitements, comme le vent soufflait vers nous, je traitais dans le nuage de gaz, j'ai du me traiter moi-même. Nous sommes éloigné et dirigé vers l'arrière du bâtiment qui fait face à l'hôtel. Après avoir traiter une demie-douzaine de personnes, je suis retourné dans la manif chercher d'autres victimes. Je trouve une dame âgée (une professeur au cégep de Matane, donc peut-être pas si âgée que ça! Elle avait toutefois les cheveux blancs!!!) qui est assise et qui semblent s'étouffer, ses yeux lui brûlent et elle n'est plus en mesure de se déplacer. Avec l'aide d'une jeune camarade, je l'aide à s'éloigner et à la ramener à l'air frais. Je la laisse aux mains de d'autres médics, une fois dégagé de la zone gazé! Elle m'avouera plus tard, lors d'une rencontre au hasard (dans un restaurant) qu'elle a finalement vomi... elle remerciait le jeune qui l'avait sorti de là! C'est là que je me rend compte qu'elle parle de moi, heureux de lui avoir été utile!

C'est à ce moment que l'affrontement semble s'intensifier. Vous trouvez ma version différentes de celles des médias? C'est mon lot quotidien depuis plusieurs années!!!

Après une petite pause pour retrouver mes camarades médics et m'assurer que plusieurs ami-e-s sont en sécurité, je repars «au front». Aussitôt arrivé, je vois un policier lancer un gaz directement sur un manifestant. Celui-ci se retrouve couvert d'une poudre jaunâtre contenu dans les grenades lacrymogènes. Un manifestant et moi-même tentons d'aider ce militant en lui enlevant son manteau et en tentant de lui retirer le plus de poudre possible... Évidemment, cette intervention est fortement irritante pour nous aussi! Ce manifestant s'est, par la suite, éloigné et je le perds de vue. Il semblait toutefois en bon état vue les circonstances!

Une rumeur commence à se répandre dans la manif, «faut laisser passer l'ambulance!» Pourtant, on ne voit pas d'ambulance, la panique s'installe. Je pars avec mes camarades à la recherche de blessé et nous tombons sur un jeune traité par des médics de Montréal et d'autres de Québec (les infirmiers contre la hausse) sur un homme ayant une blessure grave à la tête. Mon groupe et moi décidons de rester afin d'appuyer le travail des médics déjà présent-e-s. Comme l'ambulance refuse de venir si près «du front» et que l’antiémeute «se crisse» de notre intervention en continuant à attaquer la foule, nous décidons de bouger la victime. Les manifestant-e-s ont même décidé de faire une chaîne humaine afin de protéger notre lieu d'intervention.

La victime est blessée à la tête, son oreille déchirée en partie et du sang sort de la profondeur de son oreille. Le tympan semble perforé, la victime divague et semble être dans un état vaporeux et parfois agitée, tout porte à croire à un traumatisme crânien.

Des patrouilleurs de la SQ arrivent afin de faire le lien entre «nous» et l'ambulance. Les ambulanciers refusent de venir sans présence policière! D'ailleurs, il serait peut-être bien d'indiquer aux ambulanciers que les manifestant-e-s ne s'en prendront jamais ni à des ambulanciers, ni à des pompiers! La présence policière vous mets plus à risque! Les deux patrouilleurs ne sont même pas liés par radio avec leur QG! Donc, nous avons droit à l'amateurisme le plus total de la part de ces policiers qui semblent totalement dépassé par les événements. Entre cet amateurisme et les tentatives sabotage patent de notre intervention de la part de l’antiémeute, les médics devaient réagir. C'est donc à ce moment, parce qu'ils nous étaient impossible d'assurer des soins efficaces à cet endroit, que nous avons pris la décision de déplacer la victime. Le déplacement s'est fait dans le calme et nous devions composé avec un terrain accidenté et des mouvements de foule imprévisibles! Finalement, l'ambulance est arrivée (20-30 minutes plus tard) et nous pouvons mettre la victime dans un endroit sur.

Les questions qui se posent ici, comment se fait-il que des patrouilleurs de la SQ n'avaient pas de moyens de communication afin de s'assurer que tous les moyens seraient pris pour venir en aide à un blessé grave?

Aussitôt, la victime dans l'ambulance je me rends vers un autre homme ayant reçu une balle de plastique sur la jambe. Avec quelques autres militant-e-s, nous le déplaçons vers l'ambulance. Là je repars, les policiers antiémeutes formeront quelques minutes plus tard une ligne empêchant d’accéder à cette personne.

Quelques minutes plus tard, un ami, vient me voir en m'informant avoir été touché par deux balles de plastiques sur les cuisses. Il se dit capable de marcher, ce que je refuse. Avec l'aide d'un autre medics, nous le transportons en retrait dans une zone sécuritaire (du moins tant et aussi longtemps que les flics en décideront ainsi!!!). Lorsque nous lui retirons son pantalon, nous sommes bouche bée devant la grosseurs de l’inflammation sur sa cuisse. Il a une bosse, aussi grosse qu'une balle de softball! Notre inquiétude à ce moment, c'est que l'impact s'est fait là où l'artère fémorale se trouve. Cet artère est l'une des plus importante du corps, toutes lésions peut avoir des conséquences graves. Des médics infirmiers prennent la relève. Cette victime pars en ambulance, après plusieurs longues minutes d'attente.

L'endroit où nous étions, devient un lieu de convergence où nous amenons plusieurs victimes. J'amène à cet endroit, une autre personne blessé à une jambe. Il s'agit encore d'une balle de plastique. Les ambulanciers étant sur place, je laisse le manifestant (ses blessures semblent mineurs, ecchymoses et inflammation) entre leur mains, pour retourner au front. Aussitôt dans la foule, une jeune fille me montre son bras atteint d'une balle de plastique, inflammation et ecchymoses encore, mais tout semble légers. Considérant qu'elle est capable de marcher, je lui suggère de se rendre au Walmart pour aller s'acheter de la glace, puisqu'il ne me reste qu'un seul sachet.

Ensuite, nous repartons, vers les lieux d'affrontement. Je traite ici et là des personnes incommodées par les gaz. D'autres petites blessures mineurs qui ne nécessite rien de plus comme soin qu'un peu de réconfort. C'est à ce moment qu'une personne arrive vers nous, complètement paniqué en nous indiquant qu'un homme est blessé gravement. La victime se trouve sur le terrain du Quality Inn près d'un salon funéraire. Lorsque nous arrivons, nous constatons qu'une médic est déjà sur place à lui traité une blessure grave à l’œil. Il aurait reçu une balle de plastique à l’œil. Les antiémeutes sont sur le point de lancer une nouvelle charge vers l'endroit où nous sommes, même s'il est évident que nous sommes en situation d'intervention. Nous devons donc déplacer la victime vers le salon funéraire profitant ainsi de la protection offerte par le toit (il pleut à ce moment là). Une fois encore nous devons attendre l'ambulance pendant de longues minutes, assistant de loin aux nouveaux affrontements.

Le jeune homme a une blessure très grave à l’œil (gauche de mémoire) sa tête semble aussi atteinte. Son œil saigne beaucoup. J'apprendrai le lendemain, à mon grand désarroi qu'il a perdu l'usage de son œil et qu'il aurait un traumatisme crânien. Je vois encore son sang sur mes mains et la rage m'envahit!

Une fois l'ambulance arrivée, nous décidons de se faire un meeting de médics. Nous faisons le constat que la situation est dramatique, nous sommes dépassés. Le matériel manque, la nuit est arrivée et les flics semblent se lancer vers une nouvelle charge. Nous craignions que nous assisterons à un véritable carnage. Après avoir mis au point un plan d'action, échangé du matériel et s'être divisé en équipe, nous repartons vers les lieux d'affrontement.

Finalement, malgré quelques gaz lancés et des personnes incommodées, l'assaut que nous craignions est beaucoup moins dramatique que nous le pensions. Les policiers repoussent les manifestant-e-s vers le Walmart, des jeunes crient «Au centre-ville!». Pour nous, les médics, c'est la fin, nous sommes épuisés et cet appel ne nous semble pas une bonne idée... je ne sais donc pas si les gens se sont dispersés ou si des manifestant-e-s ont continué comme ils le scandaient.

Vous comprenez sûrement la rage qui m'habite aujourd'hui... et même si cela terni mon témoignage vous comprendrez que je ne verse aucune larme pour le policier légèrement secoué qui a essayé d'arrêter un manifestant comme un cowboy... dans ce cas ci, les indiens auront gagnés!

Je profite de l'occasion pour lancer un appel aux médics de Montréal. Bien que le SPVM ait fait la chasse aux médics ces dernières années, je crois que nous devons réimposer le respect du symbole de la croix rouge et l'immunité qui y est moralement rattaché! Je vous invite à vous afficher, nous sommes plus efficace ainsi. Hier, des médics de Montréal se sont fait «tasser» par d'autres médics parce qu'ils ne semblaient vraiment pas à des secouristes!

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

Un policier lui a offert un pansement

12 Mai 2012

Un jeune se fait arrêter lors d'une manifestation, il est légèrement blessé à une main, il a un peu de sang sur la main, lorsqu'il entre en cellule, un policier lui offre un pansement pour nettoyer sa plaie. Le jeune nettoie sa plaie et jette le pansement à la poubelle. Aussitôt un policier entre et saisi le pansement dans la poubelle. L'ADN du jeune sera comparé avec le sang trouvé sur un véhicule de police qui a été endommagé par des manifestants...

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