« Journée d'Action et de Dénonciation contre le Terrorisme d'État » en Colombie

Vallée d'ennuis,

L'État comme administrateur policier des droits du capital a criminalisé tout type de manifestations de non-conformisme, de protestations en défense des territoires, des actions pour une vie digne. Jeunes, paysanEs, autochtones, NoirEs, femmes, travailleurs et travailleuses, LGTBI, jeunes, vieux et vieilles, nous avons été touchéEs par le terrorisme de l'État colombien. Terrorisme qui se camoufle derrière « l'usage légitime de la violence » et se maquille à travers les médias de communication, où les abus de la force des institutions de l'État et ses agents apparaissent comme des erreurs isolées.

Afin de nous coordoner dans l'action et la dénonciation, nous voulons vous inviter à nous coordoner le 24 février 2013 à partir de vous propres dynamiques et façons de faire pour garder vivants nos souvernis et ouvrir des chemins sur lesquels l'État et son terrorisme n'ont pas d'emprise.

Cette initiative vient de différents processus de coordination comme la « Campagne Contre la Criminalisation de la Manifestation et de la Lutte Populaire », processus qui a pris vie lors d'une rencontre sur les pratiques anarchistes à Medellín. Ces deux dernières années, les « Journées d'action et de dénonciation du terrorisme d'État » et le « 24 Février – Contre la brutalité policière et pour le démentèlement de l'ESMAD »(1) ont vu le jour dans cette ville. Nous nous y sommes coordonés dans des activités culturelles, académiques et de protestation. Nous proposons de faire du 24 février une journée pour coordoner la revendication et la légitimisation des processus de lutte populaire et sociale, et de mettre en évidence leur criminalisation systématique par l'État.

De plus, il nous apparaît important de souligner la « Journée d'Action et de Dénonciation contre le Terrorisme d'État » et le « 24 février – Contre la brutalité policière et pour le démentèlement de l'ESMAD » dans le cadre de la campagne internationale « Février Noir : campagne en solidarité avec les espaces libérés et les camarades anarchistes à travers le monde » qui a eu lieu du 2 au 12 février. Nous savons que la persécution et l'emprisonnement de nos camarades au Chili, Mexique, Grèce, Italie, etc., les perquisitions dans les centres sociaux occupés et la répression en général contre le mouvement anarchiste est une preuve de plus de ce terrorisme d'État que nous venons dénoncer. Même si le 24 février n'est pas dans les dates prévues, nous croyons que l'important est de pouvoir penser globalement et agir localement.
Nous espérons pouvoir commencer et continuer à cheminer ensemble, partageant la confiance, les choses qu'on aime et celles qu'on déteste, ce qui nous permet de créer nos actions et nos coordinations.
Campagne Contre la Criminalisation de la Manifestation et de la Lutte Populaire

http://www.youtube.com/watch?v=zvZNGz4IdKw&feature=youtu.be

http://www.youtube.com/watch?v=2VHaFaM6jBg

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YURI ENRIQUE NEIRA SALAMANCA, le père de Nicoles Neira tué par l'esmad le premier mai 2005.

Traduit librement et solidairement de l'espagnol. 24 février 2013.

1) L'ESMAD (Escuadron Mobile Anti-Émeute) est une escouade policière responsable de nombreux abus et de la mort de plusieurs manifestants en Colombie.

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