Montréal Noir et les familles de personnes tuées par la police rejettent le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) / Montreal Noir and families of persons killed by police reject the Bureau d’enquete independente (BEI)

Montréal Noir et les familles de personnes tuées par la police rejettent le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI)

Le collectif Montréal Noir et la Coalition Justice pour les Victimes de Bavures Policières rejettent la constitution du Bureau des Enquêtes Indépendantes (BEI), qui entre en fonction aujourd'hui. Le fait que le BEI est composé d'anciens policiers et ex-employés de la police est un manque de respect pour nos communautés, ainsi qu'un manque de respect pour les familles et amiEs des personnes qui ont perdu la vie aux mains de la police.

Depuis le meurtre en avril de Jean-Pierre Bony, un membre de la communauté Noire qui n'était pas armé, Montréal Noir a revendiqué un organe d'enquête vraiment indépendant pour enquêter sur les bavures policières. Cette demande a été faite au bureau du SPVM à Montréal-Nord, ainsi que le 9 mai à l'assemblée du conseil de quartier de Montréal-Nord le 9 mai, qui était présidée par la mairesse du quartier Christine Black. Depuis 2010, la Coalition Justice pour les Victimes de Bavures Policières, avec les membres des familles et amiEs de Anas Bennis (tué en 2005), Claudio Castagnetta (tué en 2007), Ben Matson (tué en 2002), Jean-François Nadreau (tué en 2012), Quilem Registre (tué en 2007), Gladys Tolley (tuée en 2001) et Fredy Villanueva (tué en 2008), tous morts aux mains de la police, a demandé la fin des enquêtes de la police sur la police suite au décès d'une personne aux mains des policiers.

De plus, la famille de Brandon Maurice, un jeune de 17 ans tué par la SQ à Maniwaki en 2015, souhaite dire au public que : « La famille de Brandon Maurice est contre la structure du BEI... trop d'enquêtes ont été mal menées dans le passé, parce que c'était la police qui enquêtait sur une autre police. Nous avons besoin d'une organisation impartiale pour juger les erreurs de la police, et non pas d'un autre organe policier pour que les policiers se protègent les uns les autres, comme c'est le cas présentement. »

La composition raciale du corps d'enquête soi-disant neutre est presque 100% des hommes blanc. Il suffit de regarder l'homogénéité raciale et de genre du BEI pour voir qu'il ne représente pas la diversité de la société québécoise. Et qu'il ne représente pas en particulier les communautés les plus affectées par la brutalité policière : les gens d'entre nous qui sont Noirs, Autochtones, Latinx, trans et autrement marginalisés.

Cette homogénéité priorise une seule voix, puissante; ceci fait que le pouvoir est gardé dans les mains d'un groupe d'élite, très distinct, qui domine déjà la société québécoise. (Voir le lien à la fin de ce communiqué pour la photo des agents du BEI).

Quatorze des dix-huit agents du BEI ont travaillé pour des corps de police, et neuf sur les dix-huit sont des anciens agents du SPVM. Ceci démontre un biais pro-police indéniable. Ces dernières années, plusieurs études ont démontré que le SPVM continue à faire du profilage racial et social, en particulier contre les personnes Noires, Autochtones, et les autres personnes racisées de tous les âges. Un rapport du SPVM de 2009 indiquait que 30 à 40% des jeunes Noirs de St-Michel et Montréal-Nord ont été interpellés lors d'interventions pour des motifs non-criminels par la police cette année-là. Ce n'est pas par accident que la surveillance et le profilage commencent par les jeunes de couleur, mettant les jeunes de nos communautés sur un chemin qui mène directement vers la prison.

Alors que le taux de criminalité continue à baisser, le taux d'incarcération des personnes Noires et Autochtones a explosé de plus de 80% cette dernière décennie, comme l'a fait le taux d'incarcération des personnes avec des problèmes de santé mentale. La présence de la police dans nos communautés s'est multipliée dans les rues, dans le métro et les parcs, ce qui ne crée pas de sécurité mais ajoute à l'insécurité dans nos communautés. Le BEI, tel qu'il existe aujourd'hui, ne changera rien à ces abus de pouvoir.

Le fait de confier à des anciens agents du SPVM une enquête menée par la SQ sur des abus policiers ne va que renforcer le statu quo d'impunité et l'absence de confiance du public. Le profilage qui perdure nous montre que la police n'a pas de respect pour nos vies, et le manque de conséquences significatives ces dernières décennies suite aux bavures policières nous montre que les enquêtes policières ne nous prennent pas en considération, même dans la mort.

D'après Julie Matson, membre de la Coalition JPVBP dont le père a été tué par la police en 2002, « La possibilité d'un bureau d'enquêtes réellement indépendant était un petit rayon d'espoir pour nous les familles qui ont perdu des proches aux mains de la police. Le bureau qui est mis sur pied, tel que proposé, démontre le même statu quo que nous avons toujours eu. C'est vraiment une déception. »

Un organe d'enquête vraiment indépendant inclurait la consultation, et un vrai pouvoir entre les mains des membres des communautés affectées, dont les communautés Noires, Autochtones, et des autres communautés racialisées, des personnes avec des problèmes de santé mentale et la communauté LGBTQI*.

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Montreal Noir and Justice for Victims of Police Killings reject the makeup of the BEI which takes effect today. Staffing the BEI with ex-police officers and staff is disrespectful towards our communities, and disrespectful to the families and friends of persons who have lost their lives at hands of police.
Since the killing of unarmed Black community member Bony Jean-Pierre in April, Montreal Noir has demanded a truly independent body of inquiry to investigate police killings. This demand was made at the SPVM office in Montreal Nord, as well as the May 9th neighbourhood council meeting in Montreal-Nord, led by Christine Black, borough mayor. Since 2010, Justice for Victims of Police killings and the family members and friends of Anas Bennis (killed 2005), Claudio Castagnetta (killed 2007), Ben Matson (killed 2002), Jean-François Nadreau (killed 2012), Quilem Registre (killed 2007), Gladys Tolley (killed 2001) and Fredy Villanueva (killed 2008), all killed by police, have demanded an end to police investigating police following a death at the hands of law enforcement officers.
In addition, the family of Brandon Maurice, a 17-year-old Maniwaki youth killed by the SQ in 2015, wishes to tell the public that:
“The family of Brandon Maurice is against the structure of the BEI...too many investigations have gone wrong in the past, because it was police investigating other police. We need an impartial organization to judge the mistakes of the police, not another police body for officers to protect themselves, which is currently the case.”
The racial composition of the “neutral” investigating body is nearly 100% white, and composed almost entirely of men. One only needs to look at the racial and gendered homogeneity of the BEI to see that it does not represent the diversity of Quebec society. Most particularly, it does not represent the communities most affected by police brutality; those of us who are Black, Indigenous, Latinx, trans, and otherwise marginalized.
This homogeneity prioritizes one, powerful voice; this keeps the power in the hands of a very distinct, elite group, who already dominate Quebec society. (See the link at the bottom of this release for a photo of the BEI officers).
Fourteen out of eighteen BEI officers have worked with the police force in some way, and a full nine out of eighteen are ex-SPVM agents. This shows an undeniable pro-police bias. Recent years, and numerous studies, have demonstrated that the SPVM continues to practice racial and social profiling; particularly against Black, Indigenous and other racialized persons of all ages. . A leaked SPVM report from 2009 found that 30 to 40% of Black youth in St. Michel and Montreal Nord had been stopped for non-criminal encounters by police in that year alone. It is not an accident that surveillance and profiling starts with youth of colour; setting youth from our communities on a directly pathway to prison. Though crime rates continue to fall, the rates of incarceration of Black and Indigenous persons have skyrocketed by more than 80% in the last decade, as have the rates of incarcerated persons with mental health issues. The presence of police in our communities have multiplied on the streets, in metros and parks; which does not create security but adds further insecurities in our communities. The BEI as it stands today will not effectively challenge these abuses of power
That former SPVM officials will take over from the SQ in investigating police abuses will only further reinforce the status-quo of impunity, and a lack of public trust. Ongoing profiling tells us that the police do not value our lives; and the lack of meaningful consequences over the past several decades of police killings have shown us that police investigations do not honor us even in death.
In the words of Julie Matson, member of JFVPK who’s father was killed by the police in 2002, “The possibility of a truly independent investigation bureau was a small ray of hope for us families who have lost loved ones at the hands of the police. The bureau we are getting, as currently proposed, demonstrates the same status quo as we have always had. It is truly a disappointment”
A real independent body would involve both a consultation and decision-making power held in the hands of affected community members; including Black, Indigenous and other racialized communities, persons with mental health issues; and the LGBTQI* community.

Categories

Corp policier (SPVM, SQ, GRC, agent de la STM, etc): 

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