

Les policiers ont des objectifs plus précis qu'on le croyait et des pressions sont exercées sur leurs supérieurs pour les atteindre.
L'état-major de la police de Montréal impose non seulement des quotas à ses policiers, elle leur a fixé cette année des objectifs bien précis par catégorie d'infraction.
Dans cette communication écrite, le chef des sections Intervention et Circulation du SPVM, Roch De Roy, s'adresse à ses officiers pour leur dire qu'ils doivent imposer 9600 constats d'infraction durant l'année 2014.
«La responsabilité d'atteindre les objectifs appartient à l'ensemble du personnel, mais particulièrement aux superviseurs et agents seniors».
Et il ajoute, visiblement à la blague: «Si vous n'êtes pas en accord avec cette affirmation, SVP, me voir au plus vite, je vous relèverai rapidement de vos fonctions».
«Plus d'opérations»
Le chef De Roy explique aussi à ses officiers que leur rendement ne sera plus évalué selon le nombre d'opérations qu'ils mènent aux quatre coins de la ville.
«Vous remarquerez qu'il n'y a plus d'obligation en terme de nombre d'opérations à effectuer par catégorie. Nous ne tiendrons compte que du nombre de constats émis.»
Pas atteints
Cette politique n'a visiblement pas été suivie à la lettre, car le SPVM a déposé un grief patronal contre ses policiers pour leur réclamer 13 M$.
Les contraventions données par les policiers et les agents de stationnement ont rapporté plus de 150 millions à la Ville de Montréal en 2013.
La semaine dernière, la Fédération des policiers municipaux du Québec a dénoncé la pratique des quotas en proposant une loi calquée sur celle de 22 États américains. Cette loi incite les services de police à s'occuper des enjeux de sécurité publique plutôt que d'engraisser les coffres de la municipalité qui les embauche.
Le porte-parole du SPVM a confirmé l'existence de ce courriel. «On ne jouera pas à l'autruche, c'est un courriel que Roch De Roy a envoyé à son équipe de gestion, à ses superviseurs», a dit le commandant du SPVM, Ian Lafrenière.
«Essentiellement, dit-il, il a rappelé ses objectifs, c'est tout.»