Rapport de surveillance : 19 avril 2012

Mise en contexte
Le 19 avril 2012, des étudiants se sont rendus à Gatineau pour protester contre l’injonction émise envers l’Université du Québec en Outaouais (UQO).

9h36 : Les manifestants se mettent en marchent.
9h58 : Les manifestants entrent à l’intérieur de l’hôtel-de-ville de Gatineau.
9h59 : Les policiers bloquent l’entrée de l’hôtel-de-ville.
10h01 : Les manifestants sortent par une sortie secondaire. Une manifestant blessé à une jambe (fracture récente) avance plus tranquillement que les autres. Il se retrouve à l’arrière du groupe. Un policier le pousse constamment pour qu’il avance plus rapidement.
10h04 : Les manifestants sont revenus sur la rue Notre-Dame-de-l’Île.
10h30 : Les manifestants arrivent au pavillon Taschereau. Certains manifestants parviennent à entrer à l’intérieur de l’établissement. Les policiers utilisent des matraques téléscopiques pour tenter de repousser la foule. Des renforts policiers arrivent rapidement.
10h45 : Les manifestants se déplacent vers une entrée secondaire. Des policiers sont à l’intérieur et les empêchent d’accéder aux couloirs de l’université.
10h48 : Des policiers tentent d’entrer en renfort alors que les manifestants bloquent une entrée.
10h49 : Les manifestants se replient à l’extérieur.
10h50 : Un policier a dit : « Y’en a un avec un bandeau bleu, il m’a poussé. Tu vas voir, j’vais t’le ramasser tantôt. »
10h51 : Les manifestants se remettent à marcher. Ils contournent la police anti-émeute qui forme un bloc au milieu de la rue. Un homme de 72 ans est poussé contre le sol par un agent anti-émeute.
10h56 : L’anti-émeute marche et retourne dans leurs minibus sans être intervenu. *Cela ressemble à une manoeuvre d’intimidation de la part de la SQ.
11h16 : Les étudiants se dirigent vers le pavillon Brault. À l’entrée, des policiers bloquent l’accès. Un policier donne des coups de matraque sans raison, alors que la « première ligne » des manifestants ne bouge pas pour le moment.
11h17 : Utilisation de poivre de cayenne de la part des policiers. L’utilisation s’est fait dans un endroit relativement fermé, de sorte que les manifestants poivrés pouvaient difficilement quitter. Un paramédic (manifestant) clairement identifié semble avoir été ciblé et a reçu une dose importante de poivre de cayenne. Les policiers sont aussi touchés par le poivre de cayenne, puisque l’endroit est clos.
11h19 : Un policier cible notre observatrice. Il dit a son collègue, en pointant notre observatrice – clairement identifiée – « elle là, ce qu’elle a dans les mains, j’le veux à’ poubelle ok? » Notre observatrice avait une enregistreuse dans sa main, pour pouvoir prendre des notes sur les interventions policières. Elle a été clairement ciblée par un policier pour cette raison.
11h21 : Les étudiants se replient vers un autre endroit.
11h22 : La police anti-émeute se déploie dans le stationnement de l’université alors que les manifestants sont en train de quitter. Aucune intervention.
11h43 : Les manifestants sont sur la rue St-Joseph. Pour une raison inconnue, une ligne d’anti-émeute bloque le passage des étudiants qui ne peuvent continuer de marcher sur St-Joseph.
11h45 : Les manifestants prennent une autre avenue.
12h27 : Les étudiants sont de nouveau devant le pavillon Brault de l’UQO.
12h28 : Affrontement entre les étudiants et les policiers. Au moins deux étudiants ont reçu des coups de matraque au niveau du visage et de la tête.
12h33 : Un policier pointe sa matraque (comme une lance) envers les étudiants pour aucune raison apparente.
12h33 : Les manifestants décident de se replier.
12h34 : Déploiement de l’anti-émeute, encore une fois alors que les manifestants se replient.
12h51 : Les policiers anti-émeute laissent passer une personne blessée. Ils refusent par contre de laisser passer le paramédic-manifestant pour accompagner le blessé jusqu’à l’ambulance. Il y a des altercations et les policiers poussent les blessés. On refuse de laisser passer le paramédic.
12h53 : Le paramédic souhaite aller chercher son sac de premiers soins derrière la ligne d’anti-émeute et on refuse. Finalement, on le laisse passer. On lui demande de s’identifier (aucune raison valable) et on fouille son sac à dos.
13h01 : Des manifestants semblent entrer à l’intérieur de l’université par une porte de service.
13h15 : L’université est évacuée. Les étudiants et professeurs quittent.
13h26 : Les policiers tentent d’entrer à l’intérieur alors que les manifestants bloquent l’entrée.
13h26 : Un étudiant est mis à part. On le plaque contre le mur. On lui dit « sais-tu pourquoi on te fait ça? ». Quinze secondes plus tard, on le laisse partir.
13h38 : Des manifestants qui étaient sur le trottoir sont poussés en bas. Les policiers sont sur le trottoir et tiennent leurs matraques au niveau du visage des manifestants.
15h30 : Les manifestants qui se trouvaient à l’intérieur de l’université sont escortés et arrêtés. On les met dans des autobus de la STO.

* La très grande majorité des policiers de Gatineau n’étaient pas identifiables. Aucune marque d’identification visible.
* Les personnes arrêtés ont été mises dans des cellules. Parfois, jusqu’à 14 personnes dans une cellule pour trois.
* À 23h, certaines des personnes arrêtées à 15h étaient toujours détenues dans des autobus.

Categories

Type de document: